Des étudiantes en communication de l’Université Laval ont organisé, du 9 au 14 mars dernier, le défi 5 jours pour l’itinérance. Il s’agissait d’une campagne où les participants devaient passer un total de cinq journées complètes à vivre comme des itinérants, ne se nourrissant que des dons faits par les étudiants du campus de l’UL. Les dons en argent étaient amassés pour la Maison Dauphine. Impact Campus y a participé pendant une nuit.
Mathieu Massé
Le but était de vivre comme des itinérants. Un camp de fortune à l’abri du vent [un peu]. La neige et des boîtes de carton comme matelas. Le défi consistait à quêter sur le campus. Probablement avez-vous vu une bande de bonshommes de neige habillés en orange devant le pavillon Charles-De Koninck? C’était nous.
La Maison Dauphine, pour qui les dons étaient amassés, s’occupe des jeunes entre 12 et 24 ans en situation précaire. Ils les aident entre autres à obtenir un diplôme lorsqu’ils ont décroché ou à se nourrir quand ils n’ont même pas les moyens de se faire à dîner.
Catherine Duval-Morales et Caroline Martel organisaient la première édition du défi ayant lieu à Québec. C’est toutefois un événement qui a lieu depuis 10 ans dans le reste du Canada. C’est donc 26 universités canadiennes qui amassaient des dons pendant toute la semaine dernière.
«Chaque organisation locale devait choisir un organisme à qui donner. La restriction était que l’organisme en question devait viser les jeunes. Pour nous, la Maison Dauphine s’est presque imposée d’elle-même de par sa mission», explique Mme Duval-Morales.
Loin d’être facile, le défi n’était pas non plus une torture. D’une très grande générosité, les gens nous trouvaient braves du geste posé en cette nuit à moins 20 degrés Celsius. Des muffins, des sandwichs, boissons chaudes, soupes, les participants au défi 5 jours pour l’itinérance n’ont pas du tout souffert de la faim.
Évidemment, on pourrait dire qu’il s’agissait d’«itinérance de luxe». Des sacs de couchage assez chauds pour nous permettre de ne pas mourir de froid étaient fournis. Plusieurs personnes nous l’ont d’ailleurs souligné au passage.
Certains ont même tenté de nous faire croire qu’il n’y avait pas de cette itinérance pour laquelle nous couchions dehors. «De l’itinérance? Il n’y a pas de ça au Québec!» Un peu comme ces gens qui vivent dans la rue, nous en avons vu de bien des couleurs, et ce, en seulement 24 heures. Imaginez-en un an!
L’objectif était d’amasser 5 000$ pour la Maison Dauphine. De la quête, près de 2 000$ avaient été gagnés moins de 24 heures avant la fin du défi. Selon Catherine Duval-Morales, c’est avec des commandites que les organisatrices seraient en mesure d’atteindre leur objectif.
«L’objectif de 5 000% était le plus petit qu’on pouvait prendre. Pour une première édition à Québec, c’est pas mal du tout, surtout qu’on était sur le campus. Comparé à McGill qui avait un objectif presque 10 fois plus gros, notre récolte paraît maigre, mais eux ils sont en plein centre-ville, nous, on était devant le pavillon Koninck. Ça paraît sur la récolte, c’est normal », a terminé Mme Duval-Morales, très optimiste pour le futur de cette campagne à Québec.