L’annulation de la hausse des frais de scolarité par le Parti québécois privera l’Université Laval de 4,7 millions de dollars dès cette année. Les autres universités québécoises seront également coupées de sommes budgétées pour l’année en cours. La Conférence des recteurs et principaux des universités du Québec (CRÉPUQ) entend faire pression sur le PQ pour combler le manque à gagner.
David Rémillard
La hausse de 325 $ par année annoncée dans le budget 2010 du gouvernement libéral de Jean Charest avait été comptabilisée dans les budgets des universités québécoises pour l’année 2012-2013. Mais comme la hausse n’aura pas lieu, devant être annulée par décret ministériel dans les premiers jours du nouveau gouvernement du Parti québécois, d’importantes sommes manquent à l’appel. Et comme l’année financière a débuté le 1er mai dernier, la situation est d’autant plus périlleuse.
Daniel Zizian, président directeur général de la CRÉPUQ, a déjà demandé une rencontre avec les représentants péquistes le plus rapidement possible. Il entend mener ce dossier «de façon prioritaire.»
À l’Université Laval, ce sont 4,7 millions de dollars prévus au budget 2012-2013 qui manqueront.
Manque à gagner
La hausse des frais de scolarité, dans sa première forme, soit 325 $ par année sur cinq ans, aurait fourni à l’ensemble des universités québécoises un budget d’investissement de 332 millions de $, moins 35 % allant à l’Aide financière aux études, pour un total de 216 millions de $ net. Des sommes qui n’arriveront jamais aux coffres des institutions.
Pour compenser, le PQ offre une somme de 150 millions de $ d’ici cinq ans aux universités québécoises, laissant un manque à gagner de 66 millions de $ selon la CRÉPUQ.
Daniel Zizian salue tout de même le PQ dans sa tentative d’amoindrir les effets de l’annulation de la hausse, mais ce ne sera pas suffisant. Ce pourquoi il souhaite connaître les intentions des péquistes «à l’égard du financement et du réinvestissement.»
Il concède toutefois que les 150 millions représentent des sommes auxquelles les universités ne disposaient pas auparavant. Mais les universités s’attendaient à plus.
Un plan de financement des universités équitable et équilibré, produit par le ministère des Finances sous l’ère libérale, prévoyait des investissements totaux de 850 millions de $, lequel incluait les 216 millions de la hausse.
Ce même plan prévoyait un financement de base à hauteur de 206 millions et un réinvestissement en ressources additionnelles de 224 millions de $.
La CRÉPUQ au sommet
La CRÉPUQ participera au sommet sur l’éducation prévu par le PQ. Mais le grand rassemblement ne servira pas à résoudre le problème du financement sur le court terme que vivent les universités. «Le sommet, c’est plus une réflexion pour une perspective à moyen et à long terme que l’ensemble va vouloir faire. On entend y contribuer de façon importante», assure M. Zizian.
Depuis plusieurs années, la CRÉPUQ estime qu’il manque année après année 620 millions de dollars aux universités québécoises pour offrir une éducation de qualité et compétitive.