FONO : l’art de la collaboration

Environ 30 000 festivalier.ères ont répondu présent.es à la deuxième édition du festival FONO sur le campus de l’Université Laval du 11 au 13 septembre dernier. Derrière les coulisses de l’événement, le partenariat entre Bleufeu et l’Université Laval évolue pour bénéficier davantage les communautés étudiantes. 

Par Marie Tremblay, cheffe de pupitre actualités

La première édition du festival FONO avait provoqué de vives réactions au sein de la communauté étudiante. La CADEUL avait été avisée très tardivement de l’événement, Bleufeu ayant choisi de garder l’information confidentielle pour des raisons « compétitives et stratégiques ».

Cette approche avait fortement déplu aux associations étudiantes, en particulier à la CADEUL, qui s’étaient senties écartées de l’organisation d’un festival entrant directement en concurrence avec des événements du campus, comme le Show de la rentrée. « Une offre complémentaire et un partenariat avec la communauté étudiante auraient été plus bénéfiques », soulignait un communiqué de la CADEUL en mai 2024. Ce n’est donc qu’à quelques mois du festival que la CADEUL, l’Université et Bleufeu s’étaient réunis pour trouver un terrain d’entente. 

Si la situation avait d’abord laissé un goût amer, elle a néanmoins ouvert la voie à un partenariat plus solide entre les différentes parties. Cette année, la CADEUL a rapidement pris l’initiative d’organiser une rencontre avec Bleufeu, à laquelle les autres associations étudiantes ont également été conviées. « On a tenté au meilleur de nos capacités de régler les enjeux qui étaient signifiés et de mettre en place les différentes collaborations », explique la vice-présidente de Bleufeu, Samantha McKinley.

À l’issue des discussions, plusieurs mesures ont été mises en place pour mieux soutenir et inclure la communauté étudiante. Ainsi, chaque billet étudiant vendu génère un retour de 10 $ vers l’association dont l’acheteur fait partie. De plus, du personnel étudiant a été engagé pour assurer le service aux bars du festival, les profits étant versés aux associations.

Ces initiatives permettent non seulement d’intégrer davantage les associations étudiantes au festival, mais aussi de leur offrir de nouvelles sources de financement.

Désagréments sur la vie universitaire

Comme tout événement d’envergure, le festival FONO entraîne son lot de désagréments. Le bruit des machineries et des tests de son se fait entendre dans certains pavillons, en particulier dans les résidences près du Desjardins ainsi que dans le Pouliot. De plus, les déplacements sur certains axes du campus deviennent fortement restreints pendant le festival et demeurent complexes durant les deux semaines de montage ainsi que la semaine de démontage, en raison du va-et-vient constant de la machinerie et des équipements déposés au sol.

Démontage du site dans la semaine du 15 septembre 2025. Photo : Marie Tremblay

« On sait que ça ne sera jamais sans impact. », affirme Samantha McKinley. Elle assure tout de même que Bleufeu est conscient et attentif à ces enjeux et met en œuvre des mesures pour réduire les inconvénients, notamment grâce à une préparation soignée et à une collaboration étroite avec l’Université. Les horaires de tests de son, par exemple, sont planifiés en concertation avec l’Université afin de perturber le moins possible les cours et une attention particulière est accordée à la remise en état des terrains après l’événement.

Quelle direction pour la suite?

Si les grandes têtes d’affiche comme Charlotte Cardin, Les Trois Accords ou encore Alex Warren ont su enflammer la scène principale, les scènes secondaires au genre plus alternatif ont attiré moins de festivalier.ères. Kevin Michaud, directeur de la programmation de la radio CHYZ.93, félicite la bonne programmation de Bleufeu, mais se désole tout de même du manque d’engouement pour les plus petits artistes.

Pour le directeur de la radio étudiante, il ne fait aucun doute que l’initiative de Bleufeu contribue à dynamiser le campus, mais qu’elle devra s’ajuster dans les prochaines semaines pour répondre à la demande du public. « C’est un projet à construire », résume-t-il. 

Pour la vice-présidente, l’objectif à long terme est de « créer l’habitude que les gens arrivent tôt et consomment tôt les spectacles », afin d’attirer le public dès l’ouverture du site pour qu’il profite d’expériences variées et favoriser la découverte d’artistes émergent.es.

 « Ce qui nous motive, c’est de croiser des performances artistiques dans des lieux qui inspirent, où le lieu fait partie de l’expérience », ajoute-t-elle, visiblement enthousiaste pour les années à venir.

Tranquillement, FONO fait sa place dans le milieu événementiel et se distingue par la collaboration de l’Université et de la communauté étudiante. Avec l’engagement et le but commun de rendre le campus plus vivant, « la table est mise pour de la collaboration intéressante et pérenne ».

 

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