Un grand dialogue public sur le G7 à l’Université Laval

Peter M. Boehm, sous-ministre pour le sommet du G7 et représentant personnel du premier ministre du Canada, était de passage à l’Université Laval, jeudi dernier. Lors d’un dialogue public, le « sherpa » canadien a bien voulu écouter et répondre aux diverses questions des étudiants et experts présents.  

Le 8 et 9 juin 2018, la région du Charlevoix accueillera le groupe des Sept (G7). Ce sommet regroupe sept des économies mondiales les plus avancées et tente d’instaurer « des tendances sur les plus grands enjeux mondiaux », explique le représentant du gouvernement canadien. C’est dans le cadre d’une tournée pancanadienne sur l’organisation de ce sommet que M.Boehm s’est arrêté à l’UL.

L’objectif de ces consultations est d’orienter et d’alimenter le programme du G7 grâce à la participation des citoyens. «Je suis heureux de lancer la discussion à Québec. L’engagement auprès des jeunes, c’est une priorité du premier ministre, Justin Trudeau », assure le diplomate.

C’est la sixième fois que le Canada accueille ce sommet. Pour le sherpa canadien, c’est une occasion de démontrer le leadership du pays. « Lors des dernières présidences, nous avons développé des initiatives innovantes en sécurité, pour la santé des femmes et la sécurité alimentaire. Le Canada et le G7 doivent faire preuve de leadership dans ce contexte géopolitique en mutation », juge-t-il.

La rectrice de l’Université Laval, Sophie D’Amours, a souligné avec fierté la présence de M.Boehm sur le campus : « La tenue de cet événement sur notre campus est une reconnaissance du dynamisme et du leadership exercés par l’Université Laval au sein de la société québécoise. Je suis fière de la participation et de la qualité des interventions de nos étudiants et de nos professeurs qui ont avancé aujourd’hui des idées innovantes tout en partageant leurs connaissances et leur savoir au regard des grands enjeux mondiaux. »

Donald Trump, le grand défi

 Il est difficile de parler de sommets internationaux en évitant le dossier du président américain, Donald Trump. C’est Yves Brodeur, ambassadeur et représentant permanent auprès du Conseil de l’Atlantique Nord (OTAN), qui a lancé la discussion en soulignant la difficulté d’arriver à un consensus avec le président Trump.

« Vraiment, c’est notre grand défi », répond Peter M. Boehm. Lorsqu’on parle de changements climatiques ou de commerce international, il est ardu d’arriver à un consensus, explique-t-il. «Le dernier sommet en Italie a été difficile », relate le diplomate.

Toutefois, il affirme que c’est le rôle du Canada d’agir comme un médiateur. Il rajoute que Justin Trudeau a des relations très «correctes» avec le président américain. Selon lui, l’important est de trouver un compromis, « sans laisser de côté nos principes », soutient le sous-ministre pour le sommet du G7.

Plusieurs enjeux prioritaires 

Le diplomate de carrière explique que le pays hôte a la responsabilité d’établir l’ordre du jour. Pour l’instant, les thèmes prioritaires sont l’égalité homme-femme, les investissements dans la croissance aux services de tous, les emplois du futur, le renforcement de la paix et de la sécurité et finalement les changements climatiques.

Lors de la consultation, plusieurs interventions ont permis au sous-ministre de considérer d’autres enjeux. Parmi eux, les enjeux de la santé, la place de l’alimentation dans les discussions du G7 et la protection des droits des enfants et des femmes ont été soulevés par les participants. M. Boehm s’est montré rassurant en affirmant que la majorité de ces grandes problématiques seront discutées lors de rencontres.

La pertinence du G7

Ce sommet regroupant plusieurs puissances mondiales fait régulièrement face à de fortes critiques et à des manifestations monstres. Plusieurs estiment que ce couteux rendez-vous n’a pas d’impact réel sur les enjeux mondiaux. De son côté, Peter M. Boehm croit ce sommet informel permet de réaliser des dialogues « francs, directs et ouverts».

Le gouvernement canadien certifie que le G7 est « un catalyseur puissant à l’égard des enjeux » et « innove de manière ambitieuse concernant des priorités comme les changements climatiques et la cybersécurité.»

Lors des derniers G7 au Canada, « Un plan d’action pour la paix et la sécurité en Afrique a été élaboré », rappelle le sherpa canadien en rajoutant qu’en 2002, en Alberta, c’est le partenariat mondial contre les armes de destruction massive qui a été élaboré lors du G7.

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