Crédit photo : AÉSS

Des grévistes expulsé.es par la police

Une ligne de piquetage de l’Association des étudiant.es en sciences sociales de l’Université Laval (AÉSS) a été réprimée par une intervention du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) le samedi 25 février en avant-midi.

Par Félix Étienne, journaliste collaborateur

Le 22 février dernier, les étudiant.es de premier cycle de la Faculté des sciences sociales avaient adopté en assemblée générale extraordinaire un mandat de grève en solidarité avec les membres du Syndicat des professeurs et professeures de l’Université Laval (SPUL), qui sont en débrayage depuis le 20 février. Appuyé par une forte majorité des personnes présentes à l’assemblée générale, le mandat stipule que « la grève terminera simultanément à celle du SPUL, et sera reconduite en assemblée », selon le communiqué publié par l’AÉSS.

Bien que le conflit de travail oppose en premier lieu les membres du corps professoral à l’administration universitaire, les étudiant.es de la Faculté des sciences sociales se sont largement solidarisé.es à la cause du personnel enseignant. En effet, selon l’AÉSS, « [la] qualité de l’éducation dans un établissement universitaire dépend de l’enseignement et celui-ci est négativement influencé par les conditions de travail actuelles du corps professoral. »

Néanmoins, le mandat de grève de l’AÉSS n’a pas qu’une portée seulement symbolique, puisqu’il s’applique à tous les cours de premier cycle de la Faculté assurés par des chargé.es de cours ou des professeur.es non syndiqué.es, car occupant un poste administratif au sein de l’Université. C’est pourquoi les membres de l’AÉSS ont dressé, dès jeudi matin, des lignes de piquetage devant les cours non assurés par des membres du SPUL.

« Ne pas pénaliser » les étudiant.es

En plus des cours, les séances d’examens tenues au sein de la Faculté sont également touchées par le mandat de grève étudiant. Des membres de l’AÉSS ont donc établi des lignes de piquetage devant l’examen d’un cours d’économie, prévu pour samedi le 25 février en avant-midi. Selon les informations dont nous disposons, il s’agirait du cours Principes de microéconomie (ECN-1000), assuré par le professeur titulaire Philippe Barla. La vaste majorité des étudiant.es inscrit.es au cours, de même qu’un auxiliaire d’enseignement associé au cours, avaient donc rebroussé chemin devant les lignes de piquetage. Ce dernier est cependant revenu à la charge près d’une heure plus tard, accompagné par le directeur du département, M. Stephen Gordon, qui a forcé la tenue de l’examen coûte que coûte. Ce dernier a donc fait appel à l’intervention du SPVQ et communiqué un avis d’éviction aux grévistes qui ont quitté pacifiquement les lieux.

Or, aux dires de l’AÉSS, tenir l’examen dans de telles conditions serait inéquitable et inacceptable, car comme la vaste majorité des personnes inscrites au cours n’étaient pas présentes en classe, cela équivaudrait à mettre toutes ces dernières en situation d’échec. L’association étudiante a déploré l’absence de volonté de dialogue de la part de la direction du département d’économique et a promis de défendre les étudiant.es n’ayant pas pu assister à l’examen.

La doyenne de la Faculté des sciences sociales, Mme Aurélie Campana, avait communiqué plus tôt dans la semaine des directives plutôt ambiguës à l’endroit des chargé.es de cours. Elle appelait ces derniers.ères à se présenter en classe comme prévu, mais aussi à « évaluer la situation afin de déterminer s’ils et elles peuvent tenir leur activité dans des conditions acceptables pour eux et leurs étudiantes et étudiants. » De son côté, le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval (SCCCUL) a également rappelé à ses membres qu’iels devaient donner leurs cours comme à l’habitude « sauf s’il leur est impossible ou difficile d’entrer dans leur salle de cours en raison de piquets de grève étanches ». Le comité exécutif du SCCCUL a également adopté une résolution d’appui solidaires aux revendications du SPUL, qu’il juge « concomitantes » aux siennes.

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