Tout le monde a entendu parler des sciences dites molles ou poches, certains programmes universitaires qui sont réputés n’aboutir que trop rarement sur un emploi enrichissant et rémunérateur. C’est pour mettre fin à ces clichés que Alexandre Lavallée a décidé de mettre sur pied la plateforme web philophobie.com en collaboration avec la faculté de philosophie.
«Le but est de s’attaquer aux préjugés dont sont victimes les étudiants en philosophie et des autres sciences sociales, les préjugés comme de quoi ce sont des pelleteux de nuages que ça ne mène nulle part, qu’on est les parasites de la société» nous explique Alexandre. «On veut montrer que c’est faux, qu’un bachelier en littérature ou en philosophie ça ne reste pas chez soi à manger des crottes de fromage pour le reste de ses jours».
Je trouve que c’est une cause importante surtout avec les événements de 2012 la grève étudiante et tout ça il y a vraiment une dichotomie qui est apparue entre les jobs qui servent à quelque chose et puis les jobs qui ne servent à rien.
La cause est particulièrement d’actualité depuis le printemps érable qui a mis à l’avant-scène l’enjeu de la marchandisation de l’éducation. «Sans être une dénonciation de la marchandisation de l’éducation, c’est l’apologie de l’éducation comme une forme d’acquisition de savoir et non pas comme une subordination à un métier précis», affirme Alexandre.
La philosophie est souvent considérée comme l’archétype de la matière inutile et qui ne mène à rien , mais «tu peux y aller et apprendre pour apprendre et après regarder les témoignages de ceux qui avouent avoir étudier en philosophie, qui s’en sont tirés et qui affirment sur la plateforme web que c’est quelque chose qui s’est révélé utile et qui fait partie de leur quotidien», nous a décrit Alexandre enthousiaste. «La philosophie ce n’est pas que ça ne mène nulle part, c’est qu’on ne sait pas d’emblée où ça va mener».
Le projet existe également grâce à l’aide de la faculté de philosophie, en particulier grâce au doyen de la faculté de philosophie, Victor Thibodeau. La faculté a offert de l’aide technique quant à la réalisation du site web. «Je voulais des messages authentiques, c’est pour ça que je trouvais que c’était une bonne idée d’amener les gens à parler eux-mêmes de leur expérience».
Le but est d’encourager les gens qui hésiteraient à aller étudier en philosophie ou qui sont passionnés par une matière, mais qui hésitent à aller étudier dans cette matière en raison des préjugés qui circulent et en raison d’une peur de ne pas avoir d’emploi. «Le but de cette campagne est de prendre ces personnes-là qui sont passionnées et de leur dire qu’ils ont le droit de suivre leur passion, que ce n’est pas mauvais et qu’ils ne seront pas condamnés à dormir sous les ponts», explique Alexandre, «si je peux toucher des gens avec ça se serait bien. En tout cas, moi je sais qu’au bac en philosophie j’aurais apprécié avoir autant de témoignages que ça».