Fiers du partenariat qu’ils ont développé pour encourager le développement durable et les initiatives sur le campus, AgroCité et le Pub Universitaire convient les étudiants à un 5 à 7 ce mardi au bar étudiant du pavillon Alphonse-Desjardins.
Ensemble, les deux organismes souhaitent ainsi souligner l’avènement de l’agriculture urbaine au sein de ce lieu de rassemblement.
On présentera notamment, lors de cette soirée, le nouveau système démonstratif d’agriculture hydroponique qui prend place à même le restaurant du Pub Universitaire.
Dans cette version réduite d’une production hydroponique à grande échelle, il y est présentement produit deux différentes sortes de laitue qui serviront à fournir le restaurant, qui pourra éventuellement devenir autosuffisant dans sa production.
La décision provient du « désir d’obtenir de la laitue fraiche et de montrer un peu notre technologie », explique le président et directeur technique d’AgroCité, Benjamin Laramée.
Célébrer l’initiative étudiante
L’initiative s’inscrit dans la lignée du développement durable à l’Université Laval en permettant de « se rendre nous-mêmes plus autonomes et d’avoir un approvisionnement local, insiste le vice-président sortant aux finances et au développement de la CADEUL, Simon Rhéault. J’invite chaleureusement les gens qui sont intéressés à ça et qui sont curieux de voir c’est quoi l’agriculture urbaine à venir nous voir. »
De plus, l’événement est un prétexte pour parler de ce sujet souvent mal interprété. Depuis l’installation du système d’agriculture hydroponique au Pub Universitaire, « les gens sont intéressés et viennent nous voir pour nous en parler », mentionne la directrice de l’établissement, Marjorie Audet. Elle indique que les étudiants posent des questions et qu’ils veulent même construire leur propre système ou en implanter un dans leur pavillon.
Cela permet d’offrir une belle visibilité à cette agriculture urbaine encore trop méconnue et d’éduquer la population à cet effet. « C’est une manière de remettre le pub aux étudiants en encourageant leurs initiatives », mentionne aussi Simon Rhéault.
AgroCité continue de grandir
Le projet d’AgroCité a démarré en 2015. « À la base, c’est grâce à la volonté des étudiants en agronomie qui voulaient avoir du concret dans leur formation », précise le président et directeur technique de l’organisme.
À l’origine, il n’y avait qu’une culture hydroponique située dans le pavillon Alexandre-Vachon. « L’objectif était de rendre le campus le plus autonome possible, alimentairement », mentionne Benjamin Laramée.
Depuis deux ans et demi toutefois, d’autres systèmes de production alimentaire s’étendent peu à peu dans les autres pavillons. À ce jour, l’équipe est « fière de fournir en totalité le pavillon Alexandre-Vachon en laitue », explique le secrétaire d’AgroCité, Benjamin Roy. Éventuellement, le but sera de « s’agrandir à tous les pavillons de l’université pour fournir toutes les cafétérias », précise-t-il.
Hydropo-quoi?
La culture hydroponique, ou l’hydroponie, signifie la culture hors-sol et comporte de nombreux avantages. Grâce à la technologie, les plantes ont une croissance accrue et sont nourries à partir de solution minérale et d’engrais.
L’eau est ensuite pompée vers les gouttières du haut, puis s’écoule en passant par celles situées en dessous. Le processus prend environ 50 jours jusqu’à la récolte, du moins en ce qui concerne la laitue.
« Ça permet d’avoir de la laitue fraiche locale en plein mois de janvier au même prix qu’une laitue régulière », lance Benjamin Laramée. Pour le moment, l’installation ne permet pas de combler complètement la demande en laitue du restaurant le Pub Universitaire. Cependant, « dès la session prochaine, AgroCité va fournir complètement en laitue le pub », précise la directrice de l’établissement.
L’installation présente au Pub Universitaire sera alors transformée pour y accueillir différentes variétés de fines herbes telles que le basilic, la ciboulette, la coriandre, l’origan ou le persil. Cela permettra au restaurant de s’approvisionner à 100% en fines herbes issues de leur système hydroponique et de devenir autosuffisant.
Une bonne nouvelle, dans le contexte où l’importation alimentaire cause de graves dommages environnementaux. « Juste le fait qu’il n’y a pas de transport associé est vraiment significatif, mentionne Benjamin Laramée. En hiver, l’approvisionnement doit venir de Californie ou du Mexique, ce qui représente d’énormes quantités de GES uniquement pour le transport. »
Le procédé hydroponique du groupe d’étudiants n’utilise aucun pesticide.