L’Association pour la Simulation Francophone des Nations Unies de l’Université Laval (ASiFNUUL) tenait la 2e édition de son événement annuel, du 4 au 6 mars. Calquée sur les procédures de l’ONU, la simulation lavalloise a su incarner, de manière réaliste, ce qu’est une assemblée générale internationale.
Au sein de l’assemblée, le principal enjeu à débattre est surtout de nature politico-environnementale, selon Sabrina Zouaghi, étudiante à la maîtrise en droit international. « On traite des changements climatiques et de l’accueil des réfugiés en profondeur, ainsi que du chevauchement entre ces deux réalités », explique celle qui est également présidente-fondatrice de l’ASiFNUUL depuis trois ans. Voilà tout un exercice pour près de 45 jeunes membres cette année qui devront adopter « un langage relevant des relations internationales, plus poli, mais subjectif », poursuit-elle.
Partout dans le monde, diverses simulations onusiennes de ce genre se créent. C’est justement à l’occasion d’une session à l’étranger que Sabrina Zouaghi a implanté le concept à l’UL, en 2014. « Lors de ma session d’études en France, l’Institut d’études politiques de Paris, où j’étudiais, a fait une simulation, à laquelle presque tout le campus avait participé, explique-t-elle. J’ai trouvé ça génial et motivant. »
Faire rayonner l’UL, ici et ailleurs
En Amérique, l’ASiFNUUL est jusqu’ici la seule association de niveau universitaire à organiser la simulation en français. Le groupe croit en la force de son unicité, très ouvert aux autres cultures. «Beaucoup d’Africains viennent aux simulations, tout comme quelques étudiants des milieux anglophones de Montréal, résume la directrice. Il y a beaucoup d’intérêt à l’extérieur du campus. »
Comme elle n’en est qu’à sa deuxième édition, cette fin de semaine n’engendre pas encore d’effervescence, quoique l’on puisse déjà sentir un intérêt grandissant. « On s’attend à des augmentations annuelles, mais il faut plus de publicité et de promotion pour l’événement pour que plus d’orateurs se joignent à nous », raisonne Sabrina.
Un nouvel avantage est offert aux participants cette année, assure la directrice. Aux étudiants issus de divers milieux d’apprentissage, une formation est offerte avant les assemblées. « L’an passé, l’équipe a réalisé qu’il y avait un besoin, poursuit-elle. On enseigne les bases des relations internationales, pour que tous aient les mêmes opportunités de connaître du succès. » Cette année, les participants proviennent de diverses facultés, telles l’administration, l’actuariat, les sciences politiques ou les relations internationales.
Plusieurs défis à relever
Même si l’exercice ne demande pas autant de préparation et de financement que la réalité, il pose tout de même plusieurs difficultés. D’emblée, le membre doit défendre la position de l’État qu’il se voit attribuer, et non la sienne. « C’est dur pour les ambassadeurs d’user de ce devoir de réserve, explique l’étudiante de 23 ans. Ils sont représentants d’un État et donc subjectifs aux valeurs de celui-ci, même si ce discours peut sembler à l’encontre de la rationalité. »
Chaque délégué doit sélectionner la manière de présenter son État et les principaux enjeux qui s’y rattachent. Au préalable, un bon travail de recherche doit être fait. « On laisse beaucoup de place pour choisir l’angle de traitement, conclut-elle. On peut même aborder un sujet moins connu des médias, mais on doit se préparer adéquatement pour être prêts à cela. »