Pour une cinquième année consécutive, l’Association pour la simulation des Nations Unies de l’Université Laval (ASNUUL) a remporté le premier prix de la compétition nationale, National Model United Nations, se tenant du 19 au 23 mars à New York.
Concrètement, l’événement regroupe quelque 300 universités de partout autour du globe. Chacune d’elles se voit attribuer un pays à incarner pour l’occasion. Cette année, l’UL avait à défendre les intérêts de la Suède, dont les mentalités se rapprochent de celles du Canada sur plusieurs aspects.
« Ça se rejoint beaucoup dans les valeurs, ce qui fait que le défi moral était un peu moins grand, au sens où les enjeux suédois étaient plus simples à représenter en tant que Canadiens, avoue la présidente du groupe, Catherine Pouliot. Ce n’est pas le cas quand tu tombes, par exemple, sur l’Iran. »
Tout de même très fière de ce qu’elle a accompli, la délégation lavalloise est revenue dans la Vieille Capitale avec le grand prix et quatre mentions individuelles.
« Ça a super bien été. Il faut dire que c’était quand même un bon défi d’emmener nos 32 délégués avec un budget de 55 000 $, indique Catherine. Ce qui ressort le plus, c’est la fierté sur les visages. Chacun part de zéro en relations internationales et, à la fin, on peut accomplir de grandes performances. »
Atout sur la formation
Chaque jour, les sessions de délibération commencent dès 8 h le matin et ne se terminent que vers 23 h le soir. Celles-ci peuvent d’abord être formelles : les délégués doivent alors construire des motions, écouter des discours et faire valoir leur point de vue. Il s’agit donc de reproduire ce qu’est la véritable assemblée générale à l’ONU.
Ces séances peuvent également être informelles. Elles prennent alors la forme de dialogues entre les pays, qui partagent ensemble leurs idées en tentant de trouver des consensus sur les problèmes posés dans chacun des sous-comités.
« À la fin de tout ça, le but est d’en venir à écrire une résolution qui ait le plus de membres participant à son écriture, poursuit la présidente. C’est toujours l’objectif ultime aux Nations Unies que de trouver la meilleure solution pour tout le monde. »
Les étudiants étant confrontés à des contextes parfois très stressants, l’expérience amène son lot de compétences en leadership et en capacités de gestion de groupes, selon Catherine. « C’est difficile d’avancer un travail avec des gens qui n’ont pas les mêmes positions, poursuit-elle. C’est de rester diplomatique, à l’écoute pour bien exprimer ses idées. Ce sont de grosses journées. »
Pour mériter la première position, l’équipe de l’UL a dû participer aux débats de manière proactive pendant près de 85 % du temps des sessions de délibération.
Situation unique
Sur le campus, l’ASNUUL roule sa bosse depuis maintenant 26 ans, ce qui fait que sa notoriété n’est plus à faire. « Il y a une certaine réputation qui est là, mais on doit toujours travailler sur le recrutement, dit Catherine. En septembre, on avait eu 102 entrevues, mais on ne pouvait qu’en choisir une trentaine. C’est un beau problème en soi. »
Cette implication est d’ailleurs très valorisée dans plusieurs instances de l’Université Laval, tous domaines confondus. « Je sais que plusieurs départements en parlent beaucoup, avoue l’étudiante de 23 ans. On a même des gens en médecine, en foresterie ou en droit, parce que le domaine des relations internationales s’applique à énormément de programmes. »
Ailleurs dans le monde, la situation semble totalement différente pour plusieurs autres universités, qui en font plutôt une possibilité restreinte à un groupe donné. « On est l’une des seules associations à offrir l’opportunité à un maximum de personnes et de facultés. Dans la majorité des universités, la simulation prend la forme d’un cours qui n’est offert qu’aux étudiants en relations internationales justement. »
En fin de parcours, l’ensemble des délégués a pu rencontrer l’attaché de presse du secrétaire général des Nations Unies. « On se sent très privilégiés d’entrer dans ces bureaux-là, conclut la présidente. On a eu la chance de les rencontrer pour qu’ils nous parlent d’eux, de leurs tâches aussi, c’était génial. »
Prix remportés par l’ASNUUL
- Outstanding Delegation (1re position au classement général)
- General Assembly 1 Position Paper Award: Léa Sohier et Marie-France Gagné
- High Level Political Forum on sustainable development (HLPF) : Ruth Yardy et Svenja Niederfranke
- World Food Program : Celine Perone et Victor Larocque-Côté
- International Atomic Energy Agency (IAEA): Beatrice d’Anjou et Olivier Clavet