Le SPOT : L’aventure prend vie

Le site de la Sympathique Place Ouverte à Tous (SPOT) prend forme et s’orne et ses installations architecturales. 60 étudiants en architecture mettent, depuis plus de deux semaines, la main à la patte pour que ce projet unique se concrétise. Tour d’horizon, à J-3 de l’ouverture.

« Plus ça avance, plus ça va devenir n’importe quoi. Ça dépasse les attentes qu’on s’était faites », lance d’entrée de jeu Francis Lacelle, responsable aux affaires publiques du SPOT. « Ce n’est que du positif pour l’instant », assure celui qui suit le projet depuis sa création à l’automne dernier.

Depuis quelques semaines, le SPOT fait parler de lui dans toute la Ville de Québec. Une bonne parole qui se propage vite et qui ravit l’étudiant : « Juste pour l’événement d’ouverture, on ne pensait pas qu’il y allait avoir une aussi grande réponse. On est rendu à 2050 “participants” sur Facebook. » Francis rappelle que la salle de L’Impérial de Québec contient 900 personnes, lorsque la foule est debout : « C’est donc le double de l’Impérial. On essaie d’imaginer 2 000 personnes, mais c’est difficile. J’ai hâte de voir vendredi. »

Un événement incontournable

Le SPOT a déjà fait sa place en tant qu’événement majeur de l’été à Québec. « On s’est fait dire qu’on fait vraiment partie des grands événements de la Ville de Québec, rapporte Francis. On ne s’attendait pas à ça. C’est surprenant, mais dans le bon sens, et un peu stressant. C’est dur de savoir comment les gens vont réagir. » Le comité d’étudiants s’est d’ailleurs fait approcher par d’autres festivals pour « faire des événements surprises ». « C’est ultra emballant ! », s’exclame, tout sourire, celui qui est également finissant à la maîtrise en architecture.

Tout cet engouement dépasse les attentes des instigateurs du projet. « L’intention, à la base, c’était de faire un lieu public appropriable, libre au citoyen. Notre mandat n’a jamais nécessairement été d’être un des événements incontournables de la Ville de Québec cet été », rappelle Francis. Selon lui, cette réception tout à fait positive s’explique par un certain momentum : « On arrive à point. Je crois que les gens de Québec sont prêts à accueillir des activités comme ça. »

Construction sans encombre

La construction du site a commencé le 1er juin. Dès les premiers jours des travaux, ce sont 1000 palettes, 800 hula-hoop et des centaines de tonnes de sable qui ont été livrées à l’ancien complexe Lépine-Cloutier, que le SPOT a investi. « Le premier week-end, le gros du travail s’est fait. On sentait déjà que ça levait, ça montait », affirme Francis. Les finitions sont quant à elles plus ardues. « Chaque palette est imparfaite. Il faut les mettre ensemble. Pour le deck, on veut que personne ne trébuche ou que personne ne se fasse mal », exemplifie-t-il.

Une expérience pour le moins valorisante pour ces étudiants en architecture. « C’est intéressant de voir comment on peut adapter le lieu, souligne Virginie Bordier, finissante à la maîtrise en architecture et bénévole au SPOT. C’est très motivant de voir un projet qui se concrétise. »

Pour Francis, l’expérience du SPOT apporte un ajout non négligeable à la formation en architecture : « Je pense que l’École [d’architecture de l’Université Laval] est agréablement surprise de l’ampleur de l’événement, mais aussi de voir qu’il y a 60 étudiants en architecture qui mettent la main à la patte. C’est de l’apprentissage pour nous, mais pour eux aussi. »

Une ouverture en grande pompe

La soirée d’ouverture du SPOT aura lieu le vendredi 19 juin. Pour l’occasion, trois groupes se succèderont sous la canopée de vire-vent dès 19 h. Au programme : Mauves, Les Guerres d’l’amour et We are Wolves.
Les activités régulières du SPOT commenceront dès le lendemain.

Le Paradis : Un restaurant éphémère alléchant

Le SPOT comprendra un restaurant éphémère : Le Paradis. Un nom alléchant derrière lequel se cachent deux jeunes cuisiniers passionnés.

Pascaline Gouin et Yann Compera ont investi depuis lundi dernier le camion de rue qui constituera le restaurant éphémère du SPOT cet été. Un espace réduit et quelque peu inhabituel pour ces deux jeunes cuisiniers ayant récemment complété leur formation supérieure en cuisine à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec. « Il faut penser pratico-pratique, assure Pascaline. Il faut arriver à déterminer ce qu’on est capable de faire en grande quantité dans un espace de frigos relativement limité. »

Les contraintes relatives au food-truck sont multiples : un espace limité, beaucoup de monde à servir, et en peu de temps. « Quand tu as un restaurant, il y a un nombre de tables limité. Les gens s’assoient pendant une ou deux heures, alors qu’ici les gens viennent, ça prend 5 minutes et ils sont servis », explique la cuisinière.

Un menu inspiré de la gastronomie québécoise

Pour leur menu, Pascaline et Yann ont voulu avant tout utiliser des produits québécois. « À Québec en plus, il y a l’Île d’Orléans qui est juste à côté avec plein de producteurs », ajoute Yann. Grâce à ces produits, les deux jeunes cuisiniers ont concocté un menu aux inspirations québécoises, tout en restant modernes. La poutine au dindon effiloché en est la preuve. « On a essayé de faire quelque chose de nouveau, et un peu plus santé. C’est ce que les gens cherchent », déclare Pascaline.

Un autre souhait était que cette cuisine de rue reste très accessible financièrement. Objectif atteint : les menus seront tous à moins de 10 $. « On a eu énormément de commandites, comme il s’agit d’un projet à but non lucratif. […] On peut donc se permettre de vendre les produits beaucoup moins cher. Il faut que quelqu’un puisse manger un repas complet, à sa faim en dessous de 10 $ », commente Yann.

Ces deux jeunes cuisiniers semblent ravis de faire partie de l’aventure du SPOT. « On a été vraiment chanceux qu’ils nous approchent pour faire ça. Et ils nous font vraiment confiance. On leur a présenté des menus, on leur a montré qu’on était capable de faire la gestion, les commandes, etc. Après, ils nous ont laissé carte blanche », se réjouit Pascaline. « C’est trippant pour nous. On a tout le soutien qu’on pourrait avoir. On est nos propres patrons, donc c’est quand même le fun. On va avoir du plaisir », conclut-elle.

Auteur / autrice

  • Margaud Castadère-Ayçoberry

    Derrière ce nom imprononçable aux accents d’outre-Atlantique, cette bordelaise rêve d’ici et d’ailleurs. Récemment graduée en journalisme international, elle poursuit une maîtrise en relations internationales. Journaliste active et enjouée, elle est constamment en quête de nouveaux sujets. Friande d’actualités, elle est aussi à l’aise dans une salle de rédaction, dans un studio de radio, ou à une terrasse de café. Malgré sa petite taille, elle sait se faire entendre et avec elle… le monde bouge !

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