Le député fédéral de Louis-Hébert, Joël Lightbound, était de passage à l’UL ce vendredi pour discuter des nombreuses modalités entourant la légalisation de la marijuana, particulièrement dans le corps étudiant. Il estime que les universités auront une grande marge de manœuvre sur les politiques d’encadrement de la consommation de cannabis sur les campus.
Celui qui est également secrétaire parlementaire au ministre des Finances mentionne d’emblée que le fédéral va travailler principalement sur les aspects liés au Code pénal entourant la consommation de marijuana, mais qu’il ne pourra pas concrètement intervenir dans les réglementations locales.
Or, l’homme de 29 ans soutient toutefois que le gouvernement travaille, et continuera de le faire, avec les villes et les provinces pour mettre en place le meilleur système d’encadrement possible.
« On est là pour épauler les provinces dans toutes démarches du processus, nos fonctionnaires sont d’ailleurs en discussion constante avec Québec. Si le plan d’encadrement des provinces est rendu public après la légalisation, il y aura toujours des institutions gérées par le fédéral qui pourront vendre de la marijuana comme c’est le cas pour le cannabis médicinal », indique le député libéral concernant l’échéance du plan d’encadrement que devront déposer les provinces.
En ce qui concerne les universités, le député de Louis-Hébert juge qu’il « est normal de leur offrir la marge de manœuvre nécessaire pour encadrer la consommation de cannabis sur leurs campus ». Toutefois, il souhaite voir ces établissements travailler en collaboration avec les différents paliers gouvernementaux.
« Ça va dans la même lignée qu’avec l’alcool. C’est très règlementé sur les campus et dans les municipalités. Les campus sont souvent gérés comme une petite municipalité avec ses propres réglementations, donc ça serait aux universités d’articuler ça comme ils le souhaitent tout en travaillant de concert avec la ville, la province et le fédéral », indique-t-il.
Dans un avenir très proche, le secrétaire parlementaire espère voir « des efforts considérables de la part des universités en matière de prévention et sensibilisation sur la consommation de cannabis » pour la simple et bonne raison que, selon les statistiques canadiennes, la tranche d’âge qui consomme le plus cette drogue est celle d’entre 20 et 24 ans.
Une légalisation délicate
Lightbound a commencé sa conférence en élaborant sur le contexte particulier entourant la légalisation du cannabis.
Il a été question du moment choisi pour débuter la légalisation de cette drogue. Beaucoup d’étudiants présents ont demandé au député libéral pourquoi le faire maintenant, et pourquoi ça n’a pas été fait avant?
Le jeune député réplique en disant que la prohibition a été un échec, lorsqu’on considère que la marijuana est la drogue la plus consommée au pays, selon l’Agence de santé publique.
De plus, M.Lightbound estime que la légalisation n’entrainera pas une banalisation de la consommation, mais qu’au contraire avec une réglementation stricte, il sera plus facile de contrer la consommation abusive.
Tout au long de son exposé, le député de Louis-Hébert mentionne plusieurs fois la situation au Colorado et dans l’État de Washington, deux états américains ayant récemment légalisé la marijuana, pour confirmer ses propos.
Dans l’un de ses exemples, M. Lightbound soulève la lutte contre le crime organisé. Des chiffres recensés au Colorado démontrent un recul progressif dans la production et la vente de cannabis illégal. Il est d’ailleurs persuadé que la situation sera similaire au Canada.
Par contre, il explique régulièrement, dans son allocution, que le gouvernement devra être très vigilant afin de s’assurer que des mineurs ne soient pas approchés pour vendre ou acheter la marijuana.
Le plan de légalisation
Le député libéral a fait la présentation des principaux encadrements qui seront écrits dans le projet de loi C-45.
On parle notamment de l’âge minimal pour consommer, des lieux où il sera permis de la faire, des balises strictes qui seront appliquées concernant la culture à domicile de la marijuana et aussi de la limite de possession à des fins personnelles.
Également, l’invité a déclaré que des mesures devront être prises pour rendre le cannabis moins attrayant pour les jeunes, particulièrement les mineurs.
La conférence s’est tenue devant un auditoire de plus d’une cinquantaine de personnes. Une assemblée, qui à la suite d’un vote à main levée, s’est montrée très ouverte à la légalisation de la marijuana.
Le projet de loi C-45 devrait être déposé au Parlement fédéral d’ici juillet 2018.