Le cadran sonne, annonçant le début de la journée. Pour plusieurs étudiants, c’est le commencement d’une longue aventure à courir d’un local à l’autre afin de ne pas arriver en retard à leurs cours. Sauf que, pour une autre majorité, qui a choisi de suivre une formation à distance, ce bruit n’est pas aussi stressant. La formation en ligne touche désormais 50 % des étudiants de l’Université Laval et ce phénomène ne semble pas près de s’essouffler.
Passant des cours télévisés aux formations papiers, l’Université Laval offre depuis 30 ans des cours à distance permettant aux étudiants de suivre des séances hebdomadaires, sans avoir à se déplacer sur le campus. On dénombre à ce jour plus de 800 cours en ligne et 80 programmes offerts selon ce mode d’enseignement 2.0. « Les cours à distance peuvent être des cours synchrones (en direct) ou des cours asynchrones (en différé). D’une mise à l’horaire à l’autre, c’est environ 15 % des cours à distance qui sont des cours synchrones », précise le directeur adjoint de la formation en ligne à l’Université Laval, Éric Martel.
Ces étudiants suivent donc une formation en temps réel où des interactions sont possibles entre les enseignants et les étudiants via une plateforme de discussion instantanée. On note toutefois que la grande majorité des Lavallois choisissent plutôt les cours asynchrones. Dans ce cas, l’enseignant publie, en début de semaine, une vidéo directement sur le portail du cours que l’étudiant peut écouter au moment qui lui convient.
Le vice-recteur aux études et activités internationales, Bernard Garnier, affirme avoir vu cette opportunité « comme un positionnement stratégique avantageux », qui offre une clientèle beaucoup plus vaste à l’Université. En effet, des étudiants de toutes les régions du monde peuvent ainsi recevoir des enseignements offerts sur le campus.
Évidemment, certains cours se prêtent mieux à cette nouvelle méthode d’enseignement. « On ne veut pas l’imposer quand ça n’a pas de sens. Parfois il y a des disciplines, comme la médecine, qui nécessitent un contact avec des laboratoires », explique M. Garnier. La Faculté des sciences de l’administration est celle qui offre le plus grand éventail de cours à distance, dont le nombre d’inscriptions surpasse tout autre domaine à l’UL.
Des avantages et des défis
À une ère où le multitâche prend une place prédominante au sein de la société, la formation à distance est un choix gagnant pour plusieurs étudiants. Ces cours peuvent se donner et se suivre de n’importe quel emplacement géographique et à tout moment, ce qui permet aux intervenants d’ajuster leurs horaires au gré de leurs obligations. « L’avantage est similaire pour des enseignants, qui peuvent aller à leurs colloques pendant une session au bout de la planète tout en poursuivant l’enseignement comme si de rien n’était », ajoute M. Martel.
Cette flexibilité permet une plus grande autonomie, mais requiert également un haut niveau de discipline. L’assiduité est une qualité essentielle à chaque étudiant inscrit à la formation à distance. Les forums disponibles sur les sites de cours permettent toutefois au personnel de faire un suivi adéquat de la réussite de leurs élèves. Personne n’est laissé à lui-même et une foule de ressources existent afin d’assurer le succès des étudiants et des professeurs impliqués dans ce type de formation.
Témoignages d’étudiants
Pour Francis Lévesque, étudiant au baccalauréat en administration des affaires, la formation à distance représente une option idéale. « C’est une méthode qui permet l’apprentissage par soi-même. Je trouve ça intéressant, car tu gères toi-même ton temps et tu n’es pas obligé de suivre le rythme du professeur qui est parfois trop rapide », souligne-t-il. Compte tenu de son programme d’étude, une panoplie d’options s’offre à lui et l’aide à choisir les cours qu’il préfère prendre selon cette approche.
La réalité est toute autre dans le cas d’Ann-Frédéric Rochette, pour sa part inscrite au certificat en droit. Son programme offre tous ses cours avec l’option de formation à distance, à quelques exceptions près. Son plus grand défi : la motivation. « Je vais à l’école pour m’aider à garder une routine comme si j’avais des classes », explique-t-elle. Elle réussit donc à intégrer une ponctualité à ses études grâce à des astuces qu’elle a développées avec le temps.
Futur du dossier
Il y a un an, l’Université Laval a décidé d’investir dans l’avenir et d’offrir des formations gratuites et ouvertes à tous : les MOOC, provenant de l’anglais Massive Open Online Course. Bernard Garnier avoue voir ces capsules vidéo haut de gamme comme des attestations complémentaires, permettant à n’importe qui d’avoir accès à des connaissances supplémentaires sur des sujets précis.
Un nombre grandissant de ces types de classes est à prévoir dans le futur. Le site http://www2.ulaval.ca/les-etudes/mooc-formation-en-ligne-ouverte-a-tous.html offre de plus amples informations sur le sujet.