La rectrice de l’Université Laval Sophie D’amours a animé le 18 octobre dernier une conférence organisée par la Chambre de commerce et d’industrie de Québec. Celle qui avait pour titre « Les cerveaux du monde et le cœur de Québec » visait à traiter de l’avenir coopératif entre l’établissement d’enseignement et les grandes entreprises de la région.
C’est un message optimiste de collaboration qui a été livré par la rectrice à l’attention des entrepreneurs et des représentants du milieu de l’éducation. Visionnaire, elle a balayé les enjeux d’innovation et de recrutement de la main-d’œuvre qui brouillent le paysage en misant sur l’alliance entre l’université et les milieux économiques. « J’espère arriver à vous communiquer assez clairement que ces deux destins ont un seul avenir. Vous avez besoin de main-d’œuvre, nos étudiants ont besoin d’enrichir leur expérience académique alors on peut continuer à travailler dans cette voie ».
Nombreux défis
La région est confrontée à des enjeux émergents liés à la révolution technologique et industrielle. D’ailleurs, les technologies numériques sont omniprésentes sur le campus universitaire. En effet, 60% des étudiants possèdent trois appareils technologiques, pensant qu’ils simplifient leur vie. « Cette génération, elle a compris que son campus physique et son campus numérique doivent cumuler à la fois des rencontres avec des humains, mais aussi une rencontre avec la technologie pour que ses connaissances soient plus nombreuses ».
La mondialisation de l’enseignement supérieur est un autre défi constant. Avec trois formations en ligne, offertes gratuitement à l’échelle de la planète, l’Université Laval a recueilli 22 000 inscriptions. « L’univers de l’enseignement est en train de s’éclater et on doit saisir l’opportunité avec notre avance technologique ».
Selon elle, les 296 500 diplômés de l’Université Laval ont contribué à beaucoup de transformations dans la société québécoise. Elle est persuadée que la présente génération d’étudiants la révolutionnera encore, puisqu’elle sera la plus éduquée de tous les temps, au Québec. Pour ce faire, il faut que l’université continue de stimuler les jeunes à entreprendre et à être des leaders.
L’international : une solution ?
Le groupe des 20 à 25 ans subit actuellement une baisse démographique qui atteindra 14% d’ici 2023. Or, le recrutement d’étudiants internationaux pourrait, selon Mme D’amours, aider à contrer le phénomène. « On ne retient à Québec seulement que 6,7% de l’immigration du Québec. Il faut travailler pour que les étudiants internationaux soient plus nombreux, mais aussi pour leur donner la possibilité d’intégrer le marché du travail ».
En 2015, l’université a déposé son plan d’affaires quinquennal de 1,5 milliard de dollars. Il semble donc nécessaire pour la rectrice de s’associer avec des gens de milieux socioéconomiques d’ici et d’ailleurs. « Au cœur de notre stratégie, on veut travailler avec vous, les gens d’entreprises, des hôpitaux, du secteur public, à inventer les nouvelles technologies et savoir-faire. On a localement et avec des entreprises étrangères 110 chaires en partenariat et des chaires de leadership qui sont actuellement en action dans tous les secteurs ».
L’exportation des connaissances est un levier important pour l’économie de la région. Les quatre unités mixtes de recherche de l’UL regroupent des chercheurs du privé et du public, lesquels développent ensemble de nouvelles connaissances. « Au Québec, on produit 1% de la connaissance mondiale. On a une contribution qui est bien au-delà de notre poids démographique. L’enjeu, c’est qu’il y en a toujours 99% ailleurs ! Ce sont des partenariats qui nous permettent d’aller le chercher ».
Soutenir le succès
Questionnée à savoir par quels moyens l’université encourageait les étudiants à décrocher leur diplôme, elle a mentionné divers outils mis sur pied pour soutenir le succès académique, tel qu’Équilibre UL. « C’est une plateforme qui s’intéresse au stress lié aux études et qui donne des trucs pour maintenir une dynamique de vie qui est saine et favorable à la réussite ». Une meilleure alternance conciliatrice entre travail et études serait l’une des clés pour poursuivre vers l’obtention du diplôme. « Il faut privilégier les stages rémunérés et les jeunes pourront passer à travers à la fois du programme et des l’enjeux financiers auxquels ils font face », a-t-elle poursuivi.
En guise de conclusion, la rectrice y est allée d’une formule rassembleuse : « Soyons fiers de nos réussites et continuons à faire en sorte que cette jeunesse ambitieuse, travaillante, qui a envie d’entreprendre et qui veut changer le monde ait la capacité et l’espace pour expérimenter. Donnez-leur la chance d’aller décrocher leur diplôme, cet outil pour aller au bout de leurs ambitions. C’est pour longtemps, c’est pour Québec ».