Des spectacles, un cours d’autodéfense féministe et des maquillages pour enfants, c’est ce qui vous attendait à la Marche mondiale des femmes, devant l’Assemblée nationale, le 18 octobre. Dans une ambiance festive, des contingent.es provenant des quatre coins de la province sont arrivé.es les un.es à la suite des autres avant le début de la marche à midi. On pouvait retrouver la CSN, la CSD, le SFPQ et plusieurs autres groupes.
Par Heidi Lalonde, journaliste collaboratrice
La Marche mondiale des femmes est née de la « Marche du pain et des roses », en 1995, qui avait duré du 26 mai au 4 juin. En 1998, 140 représentant.es de 65 pays s’étaient réuni.es à Montréal pour discuter de prochains événements semblables. La première Marche des femmes, comme on la connait aujourd’hui, a eu lieu en 2000 et depuis, tous les cinq ans.
Cette année, les thèmes principaux étaient la sensibilisation à la violence, la pauvreté et l’environnement. En effet, les violences sexuelles et physiques à l’encontre des femmes perdurent ; depuis janvier on compte déjà 15 féminicides à Québec. Les divisions sexuelles continuent d’accentuer la précarité et le pouvoir des entreprises transnationales et nationales pèse toujours sur la vie des femmes en 2025. (CQMMF, 2025). Trois porte‑paroles étaient invitées au point de presse de l’événement pour s’exprimer sur ces enjeux.
La première à prendre la parole, Julie Antoine de la Coalition féministe contre la violence envers les femmes et co‑porte‑parole de la Marche mondiale des femmes, a dénoncé la violence faite aux femmes au Québec et ailleurs. « Dans plus de 50 % des cas de féminicides, les hommes qui les ont tuées avaient un casier judiciaire », nous rappelle-t-elle. Émilia Castro du Regroupement des groupes de femmes de la Capitale‑Nationale a été la deuxième à intervenir pour rappeler que « [plus] de 60 % des personnes vivant en extrême pauvreté dans le monde sont des femmes (Émilia Castro, 2025) ». Finalement, Pénélope Guay de la Maison communautaire Missinak et co‑porte‑parole de la Marche mondiale des femmes a dénoncé l’inaction face à l’environnement : « En mettant la main dans l’engrenage millionnaire, ils [les pouvoirs en place] brisent l’équilibre du vivant avec des conséquences désormais prouvées ».
Malgré 184 féminicides au pays en 2024, on note tout de même une baisse de 80 % du financement pour le ministère fédéral des Femmes et de l’Égalité des genres, ce qui prouve la nécessité du mouvement même après 25 ans de mobilisation (Radio‑Canada, 2025).
Bibliographie
Coordination du Québec de la marche mondiale des femmes, Guides d’outil d’éducation populaires autonome féministe, CQMMF, https://www.cqmmf.org/orientations-mmf-2025.html
Morasse, M-E, (2025), Les féminicides, des « morts annoncées », La presse, https://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-faits-divers/2025-06-18/les-feminicides-des-morts-annoncees.php
Radio-Canada, (2025), Vers une baisse de financement à Femmes et Égalité des genres Canada? Radio-Canada, https://ici.radio-canada.ca/info/videos/1-10492588/vers-une-baisse-financement-a-femmes-et-egalite-genres-canada