Démocratie Québec était sur le campus cette semaine pour jaser mobilité durable, lors d’un point de presse devant le pavillon Louis-Jacques-Casault jeudi. Le désengagement de nos routes passe, selon le parti, par des partenariats « efficaces et concrets » avec l’Université Laval. Celle-ci demeure un acteur important aux yeux d’Anne Guérette dans la planification des efforts en développement durable à Québec.
Jeudi matin, la cheffe de l’opposition sortante avait amené du renfort. Elle était accompagnée du candidat dans Montcalm-Saint-Sacrement, Christophe Navel. L’ancien étudiant de l’Université Laval a déjà occupé les fonctions de président aux affaires externes de l’Associations des étudiants et étudiants inscrits aux cycles supérieurs (AELIÉS) en 2011.
Le jeune politicien qu’il est devenu depuis est d’ailleurs revenu sur le projet de Laissez-passer universel (LPU), que l’Université Laval et la CADEUL n’ont pas encore concrétisé, malgré de nombreux efforts auprès de l’administration municipale.
« À l’époque, on avait proposé 60$ par session par étudiant pour en bénéficier, dit-il. C’était le RTC qui avait refusé sous prétexte qu’elle perdait de l’argent. C’est le même problème maintenant. Or, si l’Université revient de l’avant avec une proposition et une tarification ajustée, on étudierait ça de très près et on prendrait une décision avec tout le monde. Lorsqu’on parle de transports en commun, on parle d’éducation. »
L’objectif de Démocratie Québec, dans ce domaine, est de regarder à long terme pour éventuellement viser une survie économique, mais surtout d’investir de manière urgente. « On veut regarder plus large, et voir les retombées et les coûts sociaux à long terme, explique la leader du groupe. La rentabilité, elle vient, mais à court terme, ce n’est pas un élément prioritaire pour nous. »
« Si on est élus, on va tout de suite initier un partenariat avec les grands générateurs de déplacement, à savoir l’Université Laval, le CHU de Québec, le Parc technologique, les parcs industriels, la Ville de Lévis. On va s’asseoir avec eux et les accompagner vers un plan mobilité intégrée qui respecte leurs réalités, leurs priorités. On ne veut pas faire du mur à mur. » – Anne Guérette
S’unir avec l’institution
La candidate dans Saint-Louis-Sillery, Marie Lacerte, n’en est pas à sa première collaboration avec l’Université Laval, elle qui a par exemple fondé le Cercle des ambassadeurs avec l’institution d’enseignement, à l’époque où elle travaillait pour le Centre des congrès. Elle est aussi l’un des membres fondateurs à l’origine de l’implantation de programmes UL au Maroc, qui ont délocalisé les départements de génie et de gestion.
« L’Université pour moi, c’est un partenaire majeur qui, en plus, est sur mon territoire électoral, donc ça devient vraiment naturel pour moi d’aller vers l’administration, explique celle qui est également présidente de Lacerte Solutions, un cabinet conseil en développement stratégique. Je suis habituée de travailler avec eux, c’est mon jardin les campus. Ce sont de gens qui ont l’habitude de voir loin, qui sont capables de penser l’avenir. »
Soulignant que le programme de Démocratie Québec tente d’aller dans cette même optique, Mme Lacerte a réservé sa première rencontre de candidate à la rectrice, Sophie D’Amours. « On a parlé une heure de développement durable, de projets concrets, et c’était une excellente discussion, avoue-t-elle en entrevue. Vous avez une leader qui a une vision en environnement. »
Pointant directement vers la mairie sortante, celle de Régis Labeaume, la candidate plaide toutefois que l’Université Laval doit collaborer de manière plus étroite avec la Ville de Québec sur des projets concrets. Elle prévoit agir en ce sens si elle est élue le 5 novembre.
« Quand on regarde par exemple l’aménagement du territoire, le campus ici est un modèle, affirme-t-elle. Je ne comprends pas pourquoi on ne s’en inspire pas, pourquoi on ne collabore pas davantage. On fait tout en parrallèle actuellement, alors qu’on a un savoir-faire immense tout près. C’est une ville dans une ville après tout, il faut s’y rattacher. »
L’Université Laval réagit
Contactée par Impact Campus jeudi dans la journée, l’administration de Sophie D’Amours s’est dite « toujours ouverte à dialoguer avec les acteurs de notre région, afin de trouver des solutions et adresser les enjeux de sécurité routière ».
La porte-parole de l’institution, Andrée-Anne Stewart, ajoute qu’il en va de même pour tous les autres partis impliqués dans la course à la mairie cette année.
« Nous, on encourage fortement les déplacements responsables vers le campus en incitant la communauté universitaire à choisir des modes de transport alternatifs à la voiture, indique-t-elle. Opter pour la marche, le vélo, le transport en commun ou le covoiturage contribue à diminuer l’empreinte écologique. » -Andrée-Anne Stewart
Elle souligne ensuite que, sur le campus, le Comité d’aménagement et de mise en œuvre (CAMEO) travaille déjà « de concert » avec le Service de sécurité et de prévention (SSP) pour agir sur les enjeux d’urbanisme et d’aménagement dans le secteur des transports.
À la page 23 du rapport d’activités de 2016 du CAMEO, on peut notamment lire que « le Plan directeur de la signalétique extérieure prévoit le remplacement et la mise en place de nouveaux éléments de signalétique extérieure sur le campus ». Au mois de mai 2016, les plans et devis étaient déjà en bonne voie d’être presque tous complétés.
Au cours des dernières années, l’Université Laval a apporté plusieurs améliorations pour faciliter les déplacements en transport durable, surtout pour ses cyclistes et ses piétons sur le campus. « Nous avons aussi fait des travaux aux entrées du campus pour améliorer la sécurité des cyclistes et des piétons, et plus spécifiquement pour réduire la vitesse des automobilistes », dit Andrée-Anne Stewart.
« Ici, sur le site universitaire, c’est fantastique, c’est bien aménagé, et les gens respectent les piétons et les cyclistes, croit Marie Lacerte. Par contre, dès que l’on sort du campus, il n’y a plus d’aménagement, et on se retrouve avec des petites barres blanches au sol, qu’on ne voit à peine l’hiver. Ça prend plus de signalisation à des points stratégiques à Québec, comme sur le campus, mais près des résidences pour personnes âgées par exemple. »