Courtoisie Parlement étudiant du Québec, Simon Vinh, creative commons

Parlement étudiant : une simulation pour les leaders de demain

Les jeunes mordus de politique se sont donné rendez-vous du 2 au 6 janvier à l’occasion du 28e Parlement étudiant du Québec (PEQ). L’Assemblée nationale a accueilli l’évènement où plus de 140 étudiants ont eu l’opportunité d’explorer les dessous du parlementarisme québécois.

Mireille Lemieux-Legendre

Le PEQ se veut une simulation parlementaire dont les règles du jeu se rapprochent le plus possible de la véritable procédure encadrant les travaux parlementaires et l’adoption des lois au Québec. Au salon bleu, le président de la chambre dirige les séances conformément à la Loi sur l’Assemblée nationale. Comme sur la « chaîne parlementaire », les participants critiquent le budget proposé, posent des questions aux ministres lors de la période de questions ou proposent des motions. Bien que le PEQ ait une mission pédagogique, la discipline de parti prévaut. Ainsi, les députés doivent voter en faveur des projets de loi présentés par leur caucus et respecter la solidarité ministérielle.

Les caucus des « Bleus » et des « Rouges » travaillent plusieurs mois à l’avance à l’élaboration de trois projets de loi, un budget et un projet de livre. Par exemple, le livre blanc sur la réforme du système de santé au Québec se penche sur l’établissement d’un système de santé partiellement privé comme solution au manque de financement du réseau public. Parmi le nombre des sujets énumérés au feuilleton figurent aussi les conflits de travail au niveau municipal, l’accessibilité à la justice et la productivité de la fonction publique. « L’inspiration de jeunes citoyens sur les enjeux d’importance auxquels fait face le Québec se révèle un exercice fascinant », mentionne Léola Muntu-Caron, une habituée des simulations parlementaires.

Les deux caucus se disputent le pouvoir au cours de l’évènement. Cette année, les « Bleus » ont débuté le PEQ en tant que gouvernement pour joindre les rangs de l’opposition officielle après deux jours. C’est au courant de la deuxième journée des « Bleus » au pouvoir que les députés ont été mis au courant de l’effondrement fictif d’une artère très fréquentée du centre-ville de Montréal. En plus des travaux parlementaires normalement prévus, les deux caucus ont dû gérer la crise et affronter les critiques. L’inaction des « Bleus » s’est attiré les foudres de la population, tandis que l’empressement des « Rouges » a mis en péril la sécurité des blessés.

Le quatrième pouvoir a également son rôle à jouer au PEQ. Il est représenté par une équipe de seize journalistes chargés de couvrir les activités parlementaires. Des reportages radio, des bulletins de nouvelles, des reportages vidéo ainsi qu’une émission offrant une revue critique de l’actualité agrémentent le contenu journalistique du blogue multimédia. Les quotidiens du PEQ, le Presse-citron et la Tribune, publient aussi sur les évènements saillants survenus en chambre ou en commission parlementaire. « La présence d’une équipe de journalistes dans une simulation parlementaire implique la tenue de conférences de presse, ce qui augmente le défi des députés » ajoute Léola Muntu-Caron.

Financé par l’Assemblée nationale en tant que programme éducatif, le PEQ permet aux jeunes Québécois de se familiariser avec les rouages du parlementarisme québécois. Les participants y vivent un véritable marathon politique au cours duquel ils tissent des liens d’amitié. « Cette expérience est l’occasion idéale de créer un premier réseau de contacts », rapporte l’hebdomadaire Lazarois Première Édition. Ludovic Soucisse a participé à cinq reprises au PEQ et travaille présentement comme conseiller politique pour le ministre délégué aux Affaires intergouvernementales, Alexandra Cloutier. Il a été nommé lieutenant-gouverneur pour la 28e édition de l’évènement. Malgré l’essor en popularité du concept de simulation des Nations Unies, le PEQ sait ainsi garder sa place au soleil auprès des jeunes engagés.

 

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