La petite histoire mouvementée dans Jean-Talon

En vue de l’élection partielle qui aura lieu le 2 décembre prochain, Impact Campus vous propose un survol rapide des dernières années dans la circonscription de Jean-Talon. Fait inusité, il s’agit de la troisième élection partielle dans les dix dernières années dans la circonscription.

Historique dans Jean-Talon

Jean-Talon a connu un historique chargé depuis 2003. La circonscription provinciale a longtemps été considérée comme un château fort libéral avec des scores oscillants généralement autour du 40% pour le PLQ, à l’exception de la dernière élection de 2018. On a pu observer ici la chute constante du Parti Québécois et inversement, la montée de Québec solidaire (QS) qui a doublé son pourcentage de voix obtenues en 2014. Du côté de la Coalition Avenir Québec (CAQ), on a réussi à se rapprocher drôlement des libéraux qui ont réussi malgré tout à maintenir le pouvoir avec la réélection de l’ancien ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, et ce, malgré les démissions successives des candidats libéraux.

La grande place qu’occupe l’Université Laval dans la circonscription rend la région extrêmement hétéroclite. Malgré la domination des libéraux dans les dernières années, on a pu sentir la pression monter sur eux. Une pression surtout exercée de la part des solidaires et des caquistes qui tentaient de s’imposer pour la première fois dans le bastion libéral. Circonscription à très forte majorité francophone (91%), elle demeure toutefois difficile à cerner en raison des forts écarts entre les moyennes et les médianes de différentes données sur la circonscription.

  • Âge moyen des résidents: 43 ans (82/ 125) – Âge médian des résidents: 40.2 ans (35/125).
  • Revenu moyen des ménages: 85 433$ (36/125) – Revenu médian des ménages: 57 147$ (70/125).

Encore une fois, en raison de l’Université Laval et de la proportion de la population étudiante, la région compte énormément de 15-29 ans, qui atteint les 26% versus 17% pour le reste de la province. Sans surprise, il s’agit d’une des circonscriptions avec le plus haut taux de scolarité du Québec. 54,1 % de la population de 25 à 64 ans possède un certificat, diplôme ou grade universitaire du niveau du baccalauréat ou supérieur, comparativement à 25,5 % pour l’ensemble du Québec.

Résultats de 2018

32,6% PLQ – 28,6% CAQ – 19,2% QS – 14,5% PQ

Une suite de démissions

Il s’agit de la troisième élection partielle dans la circonscription depuis 2008 seulement. Selon la chronique de François Bourque, les élections partielles successives dans la région ont couté environ 1,7 million de dollars aux contribuables.

Philippe couillard fut le premier à quitter le navire en 2008. Ministre de la Santé sous Jean Charest, il décide de quitter la politique à l’époque, avec le désir de réfléchir à son avenir. Philippe Couillard, un neurochirurgien, se questionnait sur son destin politique et sur ses projets personnels. La question de l’argent demeure une hypothèse souvent ramenée sur le tapis ayant mené monsieur Couillard à la « retraite ». La suite est connue de tous, il revient en politique 5 ans plus tard en tant que chef du PLQ et est élu premier ministre l’année suivante, en 2014.

Ensuite, Yves Bolduc, ex-ministre de l‘Éducation, du Loisir et du Sport mieux connu pour sa fameuse citation : « Il y a suffisamment de livres dans ces bibliothèques scolaires », a fait un passage en politique. Ce bref mandat, marqué par de nombreuses controverses médiatiques, aura finalement eu raison du médecin originaire d’Alma. Il y a eu aussi l’histoire des patients en trop où, peu de temps après son élection, le ministre se retrouve au centre d’une controverse en raison d’une prime de 215 000 $ qu’il avait reçue à titre de médecin omnipraticien pour avoir pris 1500 patients à sa charge pendant son séjour dans l’opposition. Il avait abandonné sa clientèle à son retour au pouvoir au sein du gouvernement en place, mais le mal était déjà fait.  Dernière controverse du passage d’Yves Bolduc dans la Capitale, « il est permis de faire des fouilles à nu, à une seule condition, il faut que ça soit très respectueux, il y a un cadre qui doit être respecté ». Cette déclaration incendiaire dans le cadre d’une fouille à nu d’une jeune fille dans une école secondaire de Neufchâtel aura été le clou dans le cercueil. Il a même réussi à partir dans la controverse en touchant la fameuse indemnité de départ de 150 000$ à la suite de son départ de la vie politique.

Finalement, Sébastien Proulx, a été élu dans la partielle de 2015 en remplacement de Bolduc. Il est réélu en 2018, mais moins d’un an après son élection, Sébastien Proulx quitte la politique. Désormais dans l’opposition, Sébastien Proulx, se dit prêt à passer à autre chose évoquant des raisons personnelles et familiales pour expliquer son départ de la vie politique. À la suite de ce départ, le parti libéral perd son seul député à l’est de Montréal.

Avec les informations de : https://qc125.com/circ/circ-jean-talon.htm

Crédit photo : Capture d’écran Élections Québec

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