Jérôme Boucher
À titre de comparaison, les médicaments coûtent 440 $ par année pour chaque Suédois et moins de 300 $ par année pour les Néo-Zélandais. Comment peut-on en arriver à une si grande différence ? La Suède a, de son côté, une entreprise pharmaceutique publique qui produit des médicaments à une fraction du prix des grandes entreprises du domaine. Quant aux Néo-Zélandais, ils négocient simplement le prix des médicaments de la manière la plus serrée possible.
Pourquoi ne pas faire les deux, au Québec ?
C’est ce que propose à la fois Québec solidaire et Option nationale. Si ce dernier ne se cache pas pour dire qu’il « a volé une excellente idée », le premier considère que le Québec pourrait économiser – tenez-vous bien – 2 G $ annuellement avec pareille entité. En s’appuyant sur ces deux piliers ( entreprise qui négocie serré les médicaments de la population et fait aussi de la recherche et de la production de médicaments ), l’entité publique en question permettrait non seulement cette gigantesque économie mais abolirait du même coup le régime de médicament « à deux vitesses » qui n’avantage que les assureurs privés. Cela permettrait aussi aux Québécois de profiter de médicaments cruciaux ( les vaccins, par exemple ) qui ne sont plus produits en grande quantité par les pharmaceutiques à cause de leur faible marge de profit.
Ajoutons à cela un montant de 1,5 G $ consenti à l’industrie pharmaceutique sous forme d’avantages fiscaux qui serait, de facto, annulé. Québec solidaire propose d’abolir la règle de protection de 15 ans des brevets pharmaceutiques qui étouffe la recherche et empêche les chercheurs d’être employés dans leur domaine. Un pouvoir d’achat plus que nécessaire pour ces personnes serait redistribué au moyen de leur salaire.
Voici donc un montant massif qui pourrait être directement réinséré dans le système de santé dans le but de créer une réelle première ligne et ainsi décentraliser les soins de l’hôpital pour désengorger les urgences.