C’est parti! La campagne électorale, bien enclenchée depuis le 11 septembre dernier, est débarquée à l’Université Laval. Il s’agit du premier débat tenu sur le campus, mais loin d’être le dernier. Le débat avait pour thème les enjeux commerciaux internationaux du Canada. Voici un court résumé de la joute politique qui s’est déroulée dans le calme et le respect et qui fut organisée par le Centre d’études pluridisciplinaires en commerce et investissement internationaux (CEPCI).
Jean-Yves Duclos – député, ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, candidat du Parti libéral du Canada dans Québec.
Candidat du Parti sortant, il a dressé un bilan positif des quatre dernières années au pouvoir de son parti, notamment en lien avec le renouvellement de l’ALENA 2.0. Il a pris la peine de mentionner à plusieurs reprises l’importance et le rôle du Canada à l’étranger comme agent de la paix, comme pays hautement respecté et comme leader en ce qui a trait aux échanges commerciaux et aux multiples ententes avec les autres membres du G7. Sans surprise, c’est lui qui fut le plus sollicité dans la période de questions avec les autres panélistes ainsi qu’avec le public.
Gérard Deltell – député, candidat du Parti conservateur du Canada dans Louis-Saint-Laurent.
L’ancien journaliste de TQS et de TVA a concentré son énergie sur le cheval de fer de son parti; le libre-échange. Il ne partage pas l’avis de M. Duclos sur la réussite du renouvellement des accords internationaux (dont l’ALENA). M. Deltell a martelé l’importance d’un Canada fort dans ses exportations à l’étranger, mais aussi dans ses exportations intérieures. Ce dernier veut favoriser les échanges entre les provinces. D’où la volonté de lancer un projet de corridor énergétique transcanadien.
Guy Caron – député, candidat du Nouveau parti démocratique dans Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basque.
Le député de Rimouski s’est lui aussi montré réticent à l’idée d’encenser le bilan libéral sur les enjeux commerciaux internationaux. Selon lui, le gouvernement libéral a pris du retard dans les négociations et c’est ce qui a mené à des ententes perdantes pour le Canada. Selon lui, le Canada a commencé la plupart de ses négociations un genou à terre. Le député du NPD a souligné «l’hypocrisie» du gouvernement de Justin Trudeau en ce qui a trait au contrat de vente de blindés à l’Arabie Saoudite.
Gabriel Ste-Marie – député, candidat du Bloc québécois dans Joliette.
Le bloc veut défendre les intérêts du Québec avant tout et, selon le candidat de Joliette, ça passe par plus d’autonomie et plus de pouvoir au Québec. Le parti espère obtenir la balance du pouvoir et défendre ainsi les intérêts des Québécois et Québécoises à l’international. Toucher à la gestion de l’offre est un non-sens pour M. Ste-Marie qui a lancé à plusieurs reprises : pourquoi changer un système qui fonctionne? Il a semblé partager l’avis du représentant du Parti vert lorsqu’il affirmait que nous sommes en crise climatique.
Luc Joli-Cœur – candidat du Parti vert dans Québec.
Selon M. Joli-Cœur, nous sommes en période de crise climatique et il faut agir maintenant. À l’instar des paradis fiscaux, il faut que le gouvernement agisse immédiatement sur un enjeu qui fait mal à tous les Canadiens et Canadiennes au lieu d’attendre un consensus mondial. Toujours selon le représentant du Parti vert, le Canada se doit de considérer les émissions de CO2 et la pollution engendrée par le commerce international dans les prix de ses importations et exportations. Favoriser l’achat local ou de proximité, voilà son message.
Daniel Brisson – candidat du Parti populaire du Canada dans Louis-Hébert.
M. Brisson et son parti désirent plus de libertés économiques, sociales et surtout moins de taxes. Le secteur agricole et une abolition de la gestion de l’offre sont souvent revenus dans son discours. Il croit que c’est un secteur qui n’est pas exploité à son plein potentiel et qui pourrait rapporter gros au Canada. Il partage aussi l’avis du NPD et retirerait le Canada de son accord avec l’Arabie Saoudite. Finalement, il affirme que le Canada n’est pas dans une situation de pouvoir lors des négociations puisqu’il est en déficit fiscal à trop de niveaux (surtout les entreprises).
Sujets chauds du débat
- La relation houleuse avec la Chine
- La relation avec Trump et les États-Unis
- La gestion de l’offre et le domaine agricole en général
- Les géants informatiques (Google, Facebook, Amazon, Netflix)
- Les paradis fiscaux