Premier test le 23 février


Le mouvement de grève dépasse maintenant 32 000 étudiants. Une manifestation nationale le jeudi 23 février prochain à Montréal, soulignera le déclenchement officiel de la grève étudiante. Des activités en ligne avec la grève se tiendront également à l’Université Laval.

Raphaël Létourneau

La CLASSE convoque les étudiantes et étudiants refusant l’augmentation des frais de scolarité de 1625 $ à prendre part à cette manifestation qui débutera au Square Philips, au centre-ville de Montréal. « Cette manifestation se veut la première action nationale de la grève générale étudiante qui paralysera le système d’éducation québécois dans les prochaines semaines », déclare la CLASSE.

Les leaders étudiants ont averti le gouvernement libéral la semaine dernière que le nombre d’étudiants en grève allait doubler s’il n’ouvrait pas la porte à la négociation. Mardi dernier, 11 000 étudiants sont entrés en grève. Moins d’une semaine plus tard, on dénombre 32 500 grévistes au Québec.

À ce nombre s’ajoutent 7 000 étudiants détenant un mandat de grève en attente de déclenchement ainsi que les votes de 53 associations étudiantes regroupant environ 80 000 étudiants qui se dérouleront jusqu’au 8 mars.

En soutien à la grève, la pétition lancée vendredi dernier sur le site de l’Assemblée nationale par la Table de concertation étudiante du Québec et parrainée par Jean-Martin Aussant d’Option nationale avait récolté plus de 14 000 signataires en date du 20 février.

Université Populaire à l’UL

Les étudiants en grève de la Faculté des Sciences sociales de l’Université Laval ont mis sur pied la semaine dernière l’Université Populaire. « L’Université Populaire met en branle une panoplie d’activités autant créatrices qu’éducatives ayant pour but une démocratisation de savoirs pluridisciplinaires. Ces activités siègeront dans les espaces publics afin de diffuser les connaissances, de permettre une meilleure accessibilité aux échanges et de s’ancrer dans la lutte actuelle contre la hausse des frais de scolarité », peut-on lire sur leur site Internet. Cette instance a le mandat d’organiser, entre autres, des échanges collectifs, des groupes de lecture, des conférences, des tables rondes et des débats.

À titre d’exemple, l’Université Populaire propose cette semaine des discussions sur la part des ONG environnementales et sur la société civile ainsi qu’un groupe de discussion sur la question des queers studies précédé d’un piquetage obligatoire pour le cours du local occupé.

Une lettre du Ministère de l’Éducation controversée

La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) a découvert, jeudi dernier, une missive du Ministère de l’Éducation signée par la sous-ministre à l’enseignement supérieur, Christiane Piché, envoyée aux administrations collégiales.

Cette lettre suggère de permettre aux enseignants de franchir les piquets de grève pour donner leurs cours. « Nous travaillons d’arrache-pied pour que les votes de grève se fassent d’une manière démocratique et pacifique. En envoyant le mot d’ordre aux employés de dispenser la formation et de franchir les lignes de piquetage, la ministre envenime la situation et s’apprête à créer des situations conflictuelles et dangereuses » explique Léo Bureau-Blouin, président de la FECQ. Il a ajouté que cette mesure sert à « utiliser les employés des cégeps à des fins politiques pour briser le mouvement de la grève étudiante ».

Crédit photo : Paul-Émile Auger

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