Répondre aux défis que posent la COVID-19 et la pénurie de main-d’oeuvre grâce à des robots, c’est ce que Québec Robotik offre depuis peu aux entreprises de la Capitale-Nationale. Une véritable avancée technologique qui amène le fondateur de l’entreprise à croire qu’il serait le temps de mettre de l’avant les domaines de la robotisation et de l’intelligence artificielle à l’intérieur des institutions d’enseignement supérieur.
L’idée d’offrir l’acquisition de robots qui désinfectent des surfaces à 99,99% d’efficacité contre le virus de la COVID-19, et d’autres de style chat, permettant de livrer de la nourriture ou autres, est venue de la pandémie.
« Nous voulions mettre en place un projet qui non seulement pouvait nous permettre de nous réinventer, mais aussi d’aider la communauté des gens d’affaires. Avec la pénurie de main-d’œuvre, les gens peinent à trouver des effectifs, surtout dans le domaine de la restauration. Si on pouvait mettre en place une technologie de robotique qui puisse donner un appui aux restaurateurs, nous trouvions que ce serait extraordinaire », explique Mamadou Ndiaye Barry, fondateur de Québec Robotik.
« Il faudrait que les institutions scolaires et universitaires mettent plus l’accent sur les programmes technologiques qui comprennent la robotisation. » – Mamadou Ndiaye Barry, fondateur de Québec Robotik
Les robots et cies
Les deux sortes de robots qu’offre Québec Robotik ont différentes fonctionnalités, qui ont demandé innovation et créativité aux ingénieurs derrière leur conception.
« Les ingénieurs étaient déjà habitués de travailler sur des projets de robotique, parce qu’ils en avaient déjà développé beaucoup. Nous avons dû insister pour que le robot parle français, nous sommes au Québec. Juste des modifications mineures que nous avons appliquées. La base était là, et le produit exporté déjà dans plusieurs villes à travers le monde », précise M. Barry.
Fonctionnalités du robot Puductor
- La brume sèche et la lumière ultraviolette UV-C permettent au robot de désinfecter les surfaces d’environnements intérieurs
- La désinfection complète par le robot prend entre 20 et 30 minutes
- Le robot peut se déplacer entre les pièces d’un établissement de 100 000 mètres carrés
- Coût du robot : sous la barre des 60 000$
Fonctionnalités du robot BellaBot
- Livre de la nourriture, des menus et autres – aide les employé.e.s des restaurants à se départir de tâches
- Peut parler, interagir avec l’humain
- Supporte un poids de 40 kg de nourriture
- Prix : entre 20 et 25 000$
Mettre de l’avant la robotisation
Les robots rendus disponibles par l’entreprise de M. Barry a fait prendre conscience à celui-ci qu’il y a un travail à faire pour mieux faire connaître les avantages de la robotisation, dans des sociétés ayant des enjeux de pénurie de main-d’oeuvre et de crise sanitaire, comme le Québec.
« Le gouvernement du Québec gagnerait à supporter les entreprises qui s’investissent en technologie, en innovation et en intelligence. On parle beaucoup d’intelligence artificielle, mais lorsqu’il s’agit de la robotisation de certaines tâches, j’ai vu plusieurs commentaires sur les réseaux sociaux de gens contre l’idée, qui ont peur. Pourtant l’objectif est de pallier la pénurie de main-d’œuvre, d’aider le secteur manufacturier – il y a 200 000 postes à combler, surtout en restauration. Donc si un robot peut faire des tâches de manière automatique et récurrente, le personnel humain, par la suite, on peut l’utiliser pour des tâches beaucoup plus intéressantes pour eux. Selon moi, tout le monde y gagnerait, les employeurs, les employés et les gouvernements. »
M. Barry donne l’exemple du restaurant Blaxton Lebourgneuf de Québec pour démontrer à quel point la robotisation pourrait venir aider les effectifs.
« Il manque entre 15 et 20 employés pour avoir un effectif complet. Les hôtesses et les serveurs, qui restent sur le plancher, pour donner le plus de service possible à la clientèle. On a encore besoin de la chaleur humaine. Tout ce qui est d’aller chercher des plats dans la cuisine et venir les porter aux tables, on peut laisser cela aux robots. »
Afin de mettre justement en lumière les points intéressants de la robotisation, le système scolaire, entre autres les cégeps et universités, a un rôle à jouer.
« Il faudrait que les institutions scolaires et universitaires mettent plus l’accent sur les programmes technologiques qui comprennent la robotisation. On gagnerait beaucoup à mettre de l’emphase là-dessus, pour pouvoir pallier et répondre à certains défis que la société a à faire face en ce moment », croit M. Barry.
Prochain projet de l’entreprise de Québec, l’organisation d’un salon de la robotisation.
« Nous voulons fédérer les entreprises qui s’aventurent dans ce domaine, autour d’un même toit, et de faire connaître leur expertise. Il va se vouloir international avec des partenaires en Europe. Il y a un désir de montrer l’expertise en matière de la robotique », détaille le fondateur de Québec Robotik.