Rare consensus à l’Université Laval. À l’instar du recteur Denis Brière la semaine dernière, la Confédération d’associations d’étudiants de l’Université Laval ( CADEUL ) critique à son tour les compressions budgétaires annoncées par le ministre de l’Éducation supérieure, Pierre Duchesne.
David Rémillard
Au terme d’un caucus, les associations membres de la confédération ont unanimement dénoncé la décision du gouvernement. À l’échelle de la province, les compressions budgétaires demandées aux universités dès cette année représentent 120 millions $.
À l’Université Laval, l’administration doit sabrer 21 millions $ dans son budget de l’année financière en cours. «Je ne vois pas comment les universités vont y arriver», lance Martin Bonneau, président de la CADEUL.
La CADEUL critique également le contexte dans lequel ces coupures ont été annoncées, soit à quelques mois de la tenue du Sommet sur l’enseignement supérieur. Elle aurait préféré le statu quo sur la question du financement des universités pour au moins la durée du grand rassemblement des acteurs de l’éducation postsecondaire québécoise.
M. Bonneau en ajoute, stipulant qu’il s’agit d’une décision « improvisée » et « inacceptable ». « De prendre une décision dans ce contexte-là, aussi radicale, ça complique énormément la situation. Les recteurs doivent se battre sur les deux fronts. Ils doivent gérer les conséquences des coupes tout en défendant leurs positions», ajoute M. Bonneau. Les recteurs étaient notamment pour une hausse des frais de scolarité, hausse annulée dès l’arrivée du gouvernement péquiste en septembre dernier.
Le temps d’un combat, les associations étudiantes et les recteurs exhortent le gouvernement à revenir sur sa position. «Personne n’est pour les coupures dans le réseau universitaire», plaide Martin Bonneau.
Denis Brière furieux
Denis Brière rappelait la semaine dernière sur les ondes de RDI que l’Université Laval avait déjà vu son budget amputé de 64 millions $ en cinq ans, une réduction de 13%. « Les efforts, on les a déjà faits », a déclaré M. Brière, ajoutant qu’il n’y avait plus de place pour des compressions.
M. Brière avait même laissé entendre que la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec ( CREPUQ ) pourrait boycotter le Sommet sur l’enseignement supérieur en février prochain. « Ce sera le su jet de l’heure. Notre participation au sommet va certainement être discutée.»
Une information rapidement niée par Daniel Zizian, président de la CREPUQ, aux lendemains des déclarations du recteur de l’Université Laval. «La CREPUQ participera au Sommet sur l’enseignement supérieur, car il constitue un rendez-vous déterminant pour les universités et pour la société québécoise», avait déclaré l’organisme par communiqué.
Joint lundi, le cabinet du recteur a fait savoir qu’aucune rencontre n’était prévue pour le moment pour discuter des coupures à l’Université Laval.
Soulignons par ailleurs que l’administration lavalloise doit couper dans un contexte bien particulier. Les quatre syndicats de travailleurs ont ou sont toujours à négocier de nouvelles conventions collectives. Seul le Syndicat des auxiliaires administratifs, de recherche et d’enseignement ont conclu un nouveau contrat de travail avec l’employeur.