Si spéculations il y avait, la réponse est maintenant sans équivoque : l’ÆLIÉS rejette toute affiliation à l’Union étudiante du Québec (UEQ). C’est ce qui est ressorti de la consultation menée auprès des membres de l’ÆLIÉS du 22 au 24 mars dernier.
Au total, 1263 étudiants se sont prévalus de leur droit de vote lors du scrutin. De ce nombre, 351 ont voté « Oui », 684 ont voté « Non » alors que 228 se sont abstenus. Le taux de participation s’élève donc à seulement 11,5 %, soit à peine plus que le quorum fixé à 10 %.
Des étudiants désintéressés
D’entrée de jeu, Stéphane Lebrun, président de l’ÆLIÉS, se désole de « l’apathie générale » observée chez les étudiants au cours du référendum. Pour cause, le président rappelle qu’aucun débat d’idées n’a vraiment eu lieu. Avec seulement un comité « Oui » mis sur pied, le référendum a souffert, selon lui, d’un manque de dynamisme. « Ni un camp du Oui et ni un camp du Non n’a réussi à susciter un intérêt envers le référendum », explique-t-il.
Face à ce désintéressement, le président de l’ÆLIÉS rappelle que lui et son équipe ont « fait ce qu’[ils pouvaient] pour essayer d’activer le vote ». Ayant reçu un mandat d’information neutre de la part du comité administratif, le vice-président aux affaires internes s’est affairé à communiquer aux associations membres pour les informer de la tenue du référendum. Malgré de tels efforts, « rien n’a levé », conclut-il.
Rien de surprenant
Du côté du Oui, les résultats sont certes décevants, mais pas étonnants. On y dénonce justement le peu d’information adressées par l’ÆLIÉS à ses membres pour rappeler la tenue du référendum et ce qu’il implique. Comme l’explique Caroline Aubry, coordonnatrice de l’Union étudiante du Québec (UEQ), « si on demande aux gens de cotiser 4,50 $ pour un nouveau projet pour lequel ils ont reçu très peu d’information, je pense que c’est normal […] que les gens soient réfractaires ». Selon elle, un plus grand appui de la part de l’ÆLIÉS pour informer les étudiants aurait changé la donne.
Eddy Larouche, chef du comité partisan du Oui, rappelle « que [son comité] a fait son possible avec la condition particulière des étudiants aux cycles supérieurs ». Ces derniers seraient difficiles à rejoindre étant donné qu’ils ne sont pas tous sur le campus de l’UL. Une partie d’entre eux travaillent à l’extérieur du campus (dans des instituts et des centres de recherche notamment) et cela a compliqué le travail sur le terrain, explique-t-il.
Que réserve la suite des choses?
« D’un point de vue exécutif […], il n’y a pas de mauvais choix », précise Stéphane Lebrun. Ainsi, la victoire du Non ne conduira pas à l’isolement de l’ÆLIÉS sur la scène nationale. « Notre intention avec ce résultat, c’est de conserver des liens avec l’ensemble du réseau universitaire pour pouvoir mener nos dossiers d’envergure nationale. […] On va juste trouver un moyen de les faire cheminer au niveau national, mais de manière indépendante », explique-t-il.
Si le président de l’ÆLIÉS semble optimiste, Caroline Aubry, quant à elle, n’est pas du même avis. Selon elle, en n’étant pas affiliés à l’UEQ, les étudiants aux cycles supérieurs de l’UL seront privés d’une représentation nationale optimale. « En n’étant pas membre [de l’UEQ], ça va être plus difficile pour l’ÆLIÉS d’influencer les décisions par rapport aux enjeux […] de niveau national. Que ce soit pour les enjeux de recherche [ou de] communication avec les organismes subventionnaires. »
En ce qui a trait à la pérennité de l’UEQ, sa coordonatrice soutient que malgré cette défaite référendaire et l’invalidation des résultats du référendum tenu par la CADEUL l’automne passé, l’entité nationale se porte très bien. « Globalement, notre situation est très très bonne. […] L’UEQ va survivre à ça, c’est certain », renchérit-elle.