La revue scientifique étudiante, Regards Politiques, lançait jeudi soir dernier son premier numéro dans le Hall des sciences sociales, au coeur du pavillon Charles-De Koninck. Impact Campus s’est alors entretenu avec sa rédactrice en chef, Camille Girard-Robitaille, afin de mieux comprendre les défis et ambitions du projet pour la prochaine année.
Plusieurs membres du corps professoral du département de science politique étaient présents pour l’occasion, tout comme des collègues étudiants intéressés à la cause. « L’initiative a vraiment été applaudie par tout le monde. Ça s’est très bien déroulé », explique-t-elle.
Plusieurs revues ont été vendues par le fait même au coût de 15$ et le seront encore au cours des prochaines semaines sur le campus. Des frais de livraison peuvent toutefois s’ajouter pour les lecteurs hors-Québec, ailleurs dans la Francophonie. « De charger ces frais représente surtout une façon de pérenniser l’initiative, parce qu’on n’est pas si riches que ça en fait », rigole Camille.
En ce qui concerne les deux prochaines publications, des abonnements seront disponibles à partir de 25 $, via le site Internet, indique-t-elle.
Des idées plein la tête
Le comité de direction de Regards Politiques entend déjà profiter du 10e colloque étudiant du Centre d’analyse des politiques publiques (CAPP), un groupe de recherche basé et affilié à la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval. Ledit événement se tiendra au cours du mois de mai.
« Dans le court-terme, on veut créer une édition spéciale qui serait consacrée aux meilleurs débats de ce colloque-là, avoue la jeune étudiante. On a plusieurs projets pour la prochaine année, mais de faire des associations avec des congrès et des événements, c’est dans les priorités. »
Autre concept à exploiter : l’institutionnalisation de la revue. Une idée que le professeur Érick Duchesne semble avoir bien appréciée. « Chaque enseignant pourrait choisir parmi les meilleurs travaux qu’il a reçus dans le cadre d’un cours pour que certains d’entre eux soient publiés chez nous, lance Camille. Le but serait d’avoir une forme d’émulation, que ce soit encore plus encourageant pour les étudiants. »
Force est effectivement d’admettre qu’il y a bel et bien une place à prendre et à assumer en science politique pour une revue étudiante francophone au Québec. « On le savait qu’on avait un créneau, et ça s’est confirmé en recevant de nombreux commentaires de chefs de département à travers le Canada, dit-elle. La publication est devenue un impératif majeure pour être employé sur le marché du travail. On remplit donc vraiment un besoin ici, je crois. »
Plus d’influence dans le futur
Actuellement, l’équipe de direction de Regards Politiques est composée de trois personnes. Le directeur Philippe Dubois et le secrétaire-trésorier Pascal Lalancette complètent le trio avec Camille. Celle-ci voudrait toutefois en venir à augmenter ses effectifs afin de prendre plus de place dans le milieu.
« Assez rapidement, on a dû faire face à des nouveaux défis, sur le plan de l’échéance notamment, poursuit-elle. La question est importante, et on s’est rendus compte qu’il fallait peut-être élargir notre base. On va donc agrandir notre équipe d’ici peu et se donner plus de soutien pour réaliser les prochaines publications. »
Le jeune comité travaille présentement à développer un partenariat avec la Société québécoise de science politique (SQSP). Une collaboration qui lui apporterait beaucoup sur le plan financier, mais aussi en termes de visibilité.
« Oui, faire ses premières armes avec nous. Parce que c’est couteux, et que c’est un travail de longue haleine de publier dans une revue plus standard. Notre mission, c’est vraiment d’aider et de donner un coup de pouce aux étudiants, l’idée étant de former un réseau de collaboration. On veut les pousser à percer à la hauteur de leur mérite. » -Camille Girard-Robitaille
Pas moins de 13 textes ont été reçus pour le premier numéro. Certains auteurs proviennent d’Europe francophone, d’autres du Canada et l’un d’entre eux du Sénégal. « On sent qu’il y a beaucoup de gens derrière nous, conclut Camille. Il y a même des étudiants de deuxième et troisième cycles qui s’impliquent avec nous pour évaluer et corriger les contenus. »