Photo : CPRMV

Une campagne pour contrer la radicalisation

La Commission canadienne pour l’UNESCO (CCUNESCO) et le Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence (CPRMV) s’allient pour annoncer le lancement d’une campagne visant à contrecarrer la radicalisation dans les écoles et les municipalités. À l’échelle de la province, la campagne sera implantée dans plus de 500 écoles secondaires et une soixantaine de cégeps. Un concept qui pourrait éventuellement s’inviter sur les campus universitaires.

Plusieurs municipalités, dont Montréal, Québec, Varennes et Longueuil, se sont également engagées dans le processus.

Coiffée d’un nom qui se veut accrocheur auprès des jeunes –  Et si j’avais tort? J’en parle, j’apprends!  – la campagne est axée autour de cinq thématiques, à savoir « Je n’ai pas ma place ici », « Un même discours pour tous », « Nous contre eux », « Ça ne me regarde pas » et « Ils sont tous pareils ».

Plusieurs acteurs sont mobilisés pour donner vie à ce nouveau projet. Parmi ceux-ci, on compte notamment des professionnels issus du monde de l’éducation ainsi que du milieu communautaire. Au courant des ateliers de sensibilisation offerts à la grandeur du pays, ces différents acteurs aspirent à faire connaître aux jeunes les dangers des discours liés à l’extrémisme.

« Avec la campagne, nous visons à appuyer l’esprit critique des jeunes, à les amener à réaliser la portée de leurs décisions sans toutefois tenir un discours moralisateur », précise le secrétaire général de la CCUNESCO, Sébastien Goupil.

Or, aux yeux des responsables, la campagne fait partie plus globalement d’un large projet sociétal. « Nous comptons travailler en amont, puisque la prévention s’inscrit dans un projet de vivre ensemble, de société qui lutte contre le sentiment d’exclusion et d’essentialisation de l’autre », indique l’agent de prévention au CPRMV, Maxime Fiset.

Un projet pour et par les jeunes

Si le projet s’adresse principalement aux jeunes âgés de 13 à 35 ans, donc à des individus en pleine construction de leur identité, il a également été mis en place par des citoyens appartenant à ce groupe d’âge. Ce sont effectivement 17 jeunes stagiaires issus de divers groupes de la société qui ont contribué à développer la campagne. Ceux-ci ont été encadrés par le CPRMV, lequel leur a notamment fourni un appui logistique et moral.

Ces jeunes sont entre autres les instigateurs d’un aspect un peu plus ludique de la campagne, à savoir un concours artistique à visée internationale. Les 13-35 ans auront en fait l’occasion de s’exprimer sur le sujet de la radicalisation en ayant recours à diverses formes d’expression artistique, telles la photographie, la chanson, le court-métrage ou encore le texte.

« Avec ce projet, on veut entre autres montrer que les jeunes ont une grande capacité de réflexion et de création, sur tous les sujets. Il s’agit d’une excellente manière de canaliser leur énergie et de véhiculer pratiquement n’importe quelle émotion, de créer quelque chose de puissant qui pourra faire une vraie différence », poursuit Maxime Fiset.

Qu’en est-il des universités ?

Bien que la campagne vise principalement les jeunes des écoles secondaires et des cégeps, elle pourrait être amenée à s’élargir aux études supérieures. « Si les universités nous contactent et qu’elles ont besoin que l’on forme des intervenants, nous serons très ouverts à collaborer avec elles », indique le secrétaire général de la CCUNESCO, soulignant que le guide destiné aux éducateurs pourrait déjà servir aux étudiants de niveau universitaire, car il a été créé pour un public large à l’origine.

Or, à l’Université Laval, il semblerait qu’une autre stratégie contre la radicalisation soit actuellement mise en branle, en partenariat avec d’autres institutions d’enseignement supérieur.

« Actuellement, nous poursuivons nos échanges avec les autres universités canadiennes concernant les méthodes optimales pour prévenir et contrer la radicalisation et les discours haineux sur le campus », déclare la porte-parole de l’université, Andrée-Anne Stewart.

L’Université Laval devrait toutefois relayer le programme de la campagne développée par le CPRVM et la CCUNESCO afin de le faire connaître à ses membres. « Nous partagerons l’information dans nos réseaux sociaux et inviterons notre communauté à participer aux différentes activités de sensibilisation organisées dans le cadre de cette campagne », conclut Mme Stewart.

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