Une rencontre certes matinale, mais qui en valait le détour jeudi matin. Valérie Doran, PDG passionnée à la tête de BULLE Bijouterie pour mamans, dévoilait la réalité d’une vie de femme entrepreneure devant un public très majoritairement féminin.
La rectrice de l’Université Laval, Sophie D’Amours, a ouvert le bal avec un discours senti sur l’entrepreneuriat. « Osez entreprendre, allez avec tous vos talents, vos ambitions et vos convictions », lance-t-elle.
Valérie Doran, invitée d’honneur, a ensuite pris la relève. Cette jeune maman de trois enfants s’est lancée en affaires en 2013. Elle a créé son entreprise qui commercialise des bijoux en silicone de qualité supérieure, une matière résistance et non toxique adaptée aux enfants en bas âge, qui ont tendance à mordiller tout ce qui se trouve à leur portée.
Or, c’est surtout son passage à l’émission Dans l’oeil du dragon en mai 2015 qui a marqué un véritable tournant dans sa jeune carrière d’entrepreneure. C’est par cette visibilité et par l’expertise qu’elle a déniché une partenaire d’affaires en la personne de Danièle Henkel, qui l’a grandement aidée à faire grandir son entreprise.
Le quotidien
Valérie Doran a voulu donner un aperçu du quotidien d’une femme d’affaires, car derrière la bonne marche d’une entreprise, il y a aussi un travail consciencieux, acharné et facteur de stress. « Le fait que je ne dorme pas la nuit, que je travaille 16h par jour 7j/7, que j’ais trois enfants, ça je ne le dis pas », explique-t-elle.
La jeune cheffe d’entreprise affirme qu’elle a dû tout apprendre sur le tas, n’ayant pas vraiment baigné dans le milieu de l’entrepreneuriat. Ainsi, pour elle, « la débrouillardise est sur la liste des qualités à avoir quand on est en affaires, en sachant sortir de ce qu’on connait et en ayant l’humilité de dire qu’on n’est pas bonne là dedans, qu’on a besoin d’apprendre ».
Elle prend également le contre-pied d’un préjugé sur les entrepreneurs très largement répandu selon elle : si on se lance en affaires, c’est parce qu’on n’aime pas avoir de patron. La fondatrice de BULLE Bijouterie pour mamans affirme plutôt l’inverse :
« Si tu n’aimes pas avoir un patron, ne te lance pas en affaires », répond-elle franchement. Pour elle, un entrepreneur va avoir des milliers de patrons. « Moi, mes patrons c’est mes clients, c’est mes détaillants, les personnes qui regardent mes faits et gestes tous les jours, et qui attendent beaucoup de moi en fait », poursuit-elle.
Savoir s’entourer
Valérie Doran est persuadée que « si on n’est pas bien entouré, c’est très difficile de réussir dans le milieu ». Heureusement, elle a pu compter tout au long de son parcours sur des gens qui ont su l’épauler et l’encourager.
« Je n’étais pas seule, j’avais ma famille autour de moi, mon mari, des gens ont cru en mon projet, et j’ai rapidement embauché des gens pour m’aider aussi ». Montrer de la reconnaissance envers ces personnes, sans qui le projet n’aurait pas abouti, est primordial selon elle. « Je dis à mes employés que je suis la mascotte, et que c’est très important de reconnaître qu’ils participent au projet d’affaires eux aussi », lance-t-elle.
Sa mentore Danièle Henkel a également été d’une aide non négligeable. « Elle m’accompagne avec son équipe, elle aide à faire grandir l’entreprise. Elle est partenaire d’affaires, mais aussi financière, et m’aide à ouvrir certaines portes disons. »
Avec le succès vient inévitablement la concurrence, qui fait partie du monde des affaires. « La concurrence pour moi, elle découle de deux choses : de l’admiration des autres et de l’envie », croit la jeune PDG. Or, l’important est de ne pas douter de sa légitimité en tant qu’entrepreneure. Mme. Doran demeure convaincue qu’elle a les moyens pour se démarquer de la concurrence : sa créativité, des produits de qualité et la confiance de ses consommateurs les plus fidèles.