Crédit photo : Frédéric Dompierre-Beaulieu

Une saison 2023-2024 tout en effervescence à prévoir pour Roller-Derby Québec !

Défiant les codes du sport féminin à travers le monde, le roller-derby a aussi ses adeptes dédié.es dans la capitale. Pour Anaïs, qui revêt le nom Rolling Mess quand elle est sur la piste, la ligue féminine locale est « comme une deuxième famille ». L’inclusivité de Roller-Derby Québec et les valeurs engagées de la discipline sont les facteurs qui l’ont motivé à enfiler ses patins année après année.

Par Antoine Morin-Racine, chef de pupitre aux actualités

 

Le roller-derby est un sport de contact qui voit s’affronter deux équipes de 5 joueur.euses chaussé.es de patins quads sur une piste ovale. Deux des joueur.euses de chaque équipe, appelé.es « jammeur.euses » ont pour but de dépasser le reste de l’équipe adverse qui tente de les en empêcher. Après avoir percé la défense de l’équipe adverse une première fois, le ou la jammeur.euse doit accomplir un tour de piste et marque un point chaque fois qu’iel dépasse un.e bloqueur.euse de l’autre équipe.

Née au milieu du 20e siècle chez nos voisins du sud, la mouture moderne du sport prend véritablement forme à partir des années 2000. L’un des premiers sports aux États-Unis à avoir des équipes mixtes, le roller-derby retient tout de même encore de ses premières heures par la culture d’inclusivité et d’équité de genre qui l’imprègne et les multiples clins d’œil aux côtés plus théâtraux que la discipline a déjà eu qu’on retrouve notamment dans les noms de guerre des patineur.euses.

 

Plan d’une piste de roller-derby et des différentes positions que les patineur.euses peuvent occupé.es.
Crédit photo : Roller-Derby Québec

 

Une saison déjà bien entamée

Depuis 2016, Roller-Derby Québec s’affaire à initier le plus de personnes possible au sport et faire gagner ses deux équipes récréatives et professionnelles.

Après une séance porte ouverte et un bootcamp durant le mois de septembre, c’est jeudi passé, 28 septembre, au centre Jean-Paul Nolin dans Vanier, que se déroulait la première pratique où les recrues avaient l’opportunité de patiner avec les membres de leurs nouvelles équipes.

« Si je tombe, il y aura toujours quelqu’un pour me relever », témoigne Jessica, alias Maki. Parmi les nouveaux.elles de cette année, elle a été attirée par le sport en raison d’un intérêt qu’elle avait déjà pour le patin, mais les aléas de la vie retarderont son inscription jusqu’à cet automne.

Des trois joueuses interviewées, toutes ont avoué qu’au-delà d’un intérêt initial pour le sport, c’est le sentiment de communauté dans l’équipe qui les ont fait.es rester.

Lau, dont le dos du chandail affiche Lo-Fi, a commencé par être bénévole auprès de la ligue puis s’est un jour finalement décidé.e à enfiler des patins. Retour de pandémie oblige, iel concède que la saison dernière était leur année record en termes d’inscriptions, mais que le début de cette année se déroule tout de même bien avec la vingtaine de recrues présentes.

En attente de leurs premiers affrontements au début de l’hiver, Roller-Derby Québec cherche à changer le nom de ses équipes. Anciennement appelée les Duchesses en référence au Carnaval de Québec, la ligue est à la recherche d’un nom qui « (f)ait référence à la ville de Québec », représente « la diversité, l’inclusivité et le respect », saura perdurer dans le temps et « n’a pas de lien avec le militaire, la monarchie, le colonialisme et les stéréotypes de genre. »

 

 

Un safe-space inclusif et engagé

Ouvertement féministe avec des relents punk et une attitude do-it-yourself, la renaissance du sport dans les années 2000 s’accompagne d’une éthique et d’une culture sportive plus politisée. Cela se reflète aussi sur la piste. « T’entendras jamais quelqu’un te stigmatiser dans une ligue de derby », témoigne Anaïs.

Partant du principe que des ligues masculines existent déjà, les équipes de Roller-Derby Québec opèrent en non-mixité sans hommes cisgenres. Les hommes peuvent néanmoins occuper des postes d’entraineurs, d’arbitres ou de bénévoles.

« Il y a des gens pour qui c’est très important et d’autres moins », nous explique Lau, tout en mentionnant que la discipline a été créée « par et pour les femmes et les personnes marginalisées ».

 

De gauche à droite : Jessica, alias Maki; Anaïs, alias Rolling Mess; Lau, alias Lo-Fi.
Crédit photo : Frédéric Dompierre-Beaulieu

« C’est un safe-space très précieux » Anaïs, alias Rolling Mess, à propos de la communauté autour de la ligue.

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