[CRITIQUE] Paru aux éditions Alto, Faunes est le premier roman de Christiane Vadnais. Celle-ci fut d’ailleurs lauréate du Prix de création littéraire de la ville de Québec et du Salon du livre international de Québec 2019. Quiconque jugera ce récit par son apparence ne sera point déçu, puisque sa première de couverture envoûtante et mystérieuse nous prépare habilement à l’atmosphère sombre et inquiétante de l’univers de Faunes et de ses protagonistes, qu’ils soient animaux ou Homo sapiens sapiens.
Par Chanel Langlois Lécuyer, journaliste collaboratrice
Le récit est divisé en nouvelles, toutefois reliées entre elles par leur thème et la récurrence de certains personnages. L’œuvre de Christiane Vadnais pourrait être considérée comme fantaisiste ou encore dystopique. L’idée principale du roman repose sur l’existence d’un monde où l’être humain, retrouvant son instinct animal d’antan, serait désormais à la merci de la nature et de toutes les créatures qui s’y cachent : « L’être humain de notre temps, malgré toutes ses victoires, continue de craindre les animaux féroces ». L’autrice n’hésite pas tout au long de la narration à enchaîner les éloges à l’égard de la nature et à pointer du doigt les ravages de la société sur l’écosystème.
Faunes n’est pas pour les cœurs sensibles. Au fil des pages, l’ambiance sombre et le brouillard omniprésent sont presque palpables. Bien que fantaisistes, certaines péripéties s’inspirent du réel et ne ménagent pas le lecteur. Dans ce court roman où l’être humain lutte contre la dévoration, certaines nouvelles ont parfois tendance à se rapprocher de l’horreur. La société doit agir avant que la nature ne se retourne contre l’Homo sapiens sapiens. Avant qu’il ne soit trop tard.