Le défit commercial français s’est réduit de 7 milliards en 2012, passant à 67,2 milliards d’euros, et ce malgré la vigueur de l’Euro. Une baisse « qui permet de reprendre confiance », selon la ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq.

Baisse du déficit commercial de la France

Le défit commercial français s’est réduit de 7 milliards en 2012, passant à 67,2 milliards d’euros, et ce malgré la vigueur de l’Euro. Une baisse « qui permet de reprendre confiance », selon la ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq.

Boris Proulx

Une croissante des importations moins soutenue que celle des exportations (1,3% contre 3,2%) explique cette baisse, conséquence du recul de la consommation française (-0,2%). Bien que réduit, un tel déficit commercial demeure très élevé, proche du record enregistré en 2011 (74 milliards). Les chiffres montrent toutefois quelques signes encourageant pour l’économie française. Sans compter les importations d’hydrocarbures du pays, le déficit « hors énergie » a diminué de moitié, ce qui démontre la fin du déficit structurel de la balance commerciale.

De plus, la France a augmenté ses exportations vers les marchés plus lointains. Une hausse de 13% vers l’Asie et de 11,5% vers l’Amérique permet ainsi de compenser la baisse de 2% vers les pays de l’Union européenne. Une telle diversification des partenaires, additionnée d’une hausse du nombre d’entreprises exportatrices (+1%), démontre « un bel esprit de conquête », selon Nicole Bricq. Ces données donnent un coup de pouce à François Hollande qui avait promis un retour à l’équilibre commercial hors-énergie d’ici la fin de son mandat.

L’euro fort, un frein à l’exportation

Ces données ne sont pas matière à réjouissance, averti Jean-Christophe Caffet, de chez Natixis. «  On peut dire de la France : « Quand je me regarde, je me console, quand je me compare, je me désole » », a-t-il expliqué au quotidien Le Monde. Contrairement à l’Hexagone, l’Allemagne enregistre une balance commerciale excédentaire, se chiffrant à 190 milliards d’Euros. Pour l’heure, la vigueur de l’Euro nuit aux exportations françaises, mais favorise les importations d’hydrocarbures sur le marché international. Ayant promis de redresser l’industrie, le gouvernement français souhaite maintenant que l’Europe agisse pour abaisser le cours de l’Euro. Si la hausse du cours de l’Euro se maintient dans la prochaine année, « cela pourrait nous coûter 0,3% de croissance », alerte Pierre Moscovici. Or, convaincre les partenaires européens d’agir sera une tâche ardue pour la France.  Seule la Banque centrale européenne (BCE), par le biais de son taux directeur, peut influencer le cours de la monnaie. L’institution détient une indépendance politique des États membres, lesquels se sont engagés à la respecter par traité.

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