Photo par David Mendoza Hélaine

Les Contes à passer le temps

Dans les voûtes de la Maison historique Chevalier, du 13 au 30 décembre, La Vierge folle en collaboration avec le Théâtre Premier Acte présentent Les Contes à passer le temps. Six comédien.nes nous racontent Québec. Une mise en scène de Sophie Thibeault et Maxime Robin. Bar à desserts aussi doux que le reste de la soirée. 

Par Emmy Lapointe, cheffe de pupitre aux arts et à la culture

Samedi, 14 décembre, 19h
Il pleut, il vente, décembre a une tête de novembre un peu rude. Ça ne me dérange pas, la session est terminée, demain c’est le concert de la chorale de vieux, et ce soir : Les Contes à passer le temps. C’est ma dernière pièce de l’année 2019, et c’est rare, mais j’ai beaucoup d’attentes. J’essaie de me parler un peu, juste pour ne pas être déçue.

Samedi, 14 décembre, 22h30
J’ai envie de dire pleins de trucs, mais pas tout de suite. J’ai peur de dire ce que j’en pense, peur que ça brise ce que ça a été. J’arrive chez moi, ma mère me demande comment c’était. Je dis seulement que c’est ma pièce de l’automne, de l’année en fait, et je vais me coucher.

Dimanche, 15 décembre, 13h
Test de son de la chorale. Je n’écoute pas trop les consignes, je parle de la pièce avec mon petit club de Scrabble. Je leur parle du bar à desserts, de la voûte. J’essaie de leur raconter comment c’était, je leur dis que j’ai pleuré beaucoup et que j’ai ri autant, qu’on m’a raconté Québec comme on ne le fait jamais. Elles me demandent s’il y avait un décor, je leur réponds que pas vraiment, mais que oui dans le fond, il y en avait un, mais qu’en tout cas, il y avait une mise en scène, et qu’ils chantaient, et que les harmonies étaient parfaites, qu’ils ont chanté Françoise Hardy, que c’est là que j’ai pleuré pour la première fois, qu’ils ont aussi chanté Lynda Lemay, que ça c’était absurde, mais tellement brillant. Je leur parle de la pièce qui s’est ouverte sur la pointe des pieds et qui s’est fermée en s’ouvrant grand.

Lundi, 16 décembre, 12h
Je suis dans un café de la rue Saint-Joseph avec une amie, on regarde pour acheter des billets, je veux y retourner. Il n’en reste plus, tout est complet, je comprends pourquoi. Ça restera, jusqu’à l’an prochain, une histoire d’un soir.

 

Crédits photo : David Mendoza Hélaine

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