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Là où je me terre, désormais un livre audio immersif

Cet automne, Radio-Canada diffusait sur sa plateforme Ohdio une version audio du roman Là où je me terre de Caroline Dawson, paru en 2020 aux Éditions du remue-ménage. C’est la voix de Kathy-Alexandra Retamal Villegas qui incarne le personnage de Caroline, fillette puis femme éparpillée dans son (ses) identité(s) de réfugiée chilienne en terre québécoise.

Par Sabrina Boulanger, journaliste multimédia

 

Récit individuel d’une expérience partagée

Là où je me terre est un récit magnifique, qui sonde un vécu de l’immigration avec toutes ses subtilités – émotions, défis, incompréhensions, bonheurs, rejets, opportunités. Dawson raconte son histoire depuis sa jeunesse jusqu’à l’âge adulte, elle retrace des conclusions et réflexions culminantes qui l’ont habitée à tout âge. C’est un récit individuel dans lequel beaucoup d’immigrants se sont retrouvés ici où là, selon les dires de l’autrice, en entrevue à Radio-Canada, comme quoi l’expérience de la marginalisation et de l’intégration est partagée qu’on laisse derrière soi la Chine ou le Chili.

 

Coup de coeur

C’est un double coup de cœur : d’abord, l’histoire elle-même bouscule le.a lecteur.trice – ou l’auditeur.trice – dans toute une gamme d’émotions et soulève de grandes questions identitaires qui restent en plan. Ensuite, la portion livre audio est d’une qualité tout aussi poignante. En effet, le paysage auditif dépasse largement la simple lecture robotisée de l’œuvre. Les rires d’enfants, les bruits de casserole et les voix variées créent un environnement immersif dans lequel il est agréable de se laisser porter. Kathy-Alexandra Retamal Villegas a eu la liberté d’interpréter à façon les paroles de Caroline Dawson afin de passer d’un texte à une histoire vivante. Et c’est à Jocelyn Lebeau que l’on doit la réalisation du livre audio, il est celui qui a orchestré ce « cinéma pour les oreilles », pour reprendre les mots de Dawson. 

Le livre audio est d’une durée de 5h12 et est un parfait complément à un trajet de bus. Vous y entendrez une trentaine de voix différentes, du français, de l’espagnol, et des bribes d’anglais et de suédois.

 

Là où vont nos pères

L’écoute de Dawson m’a beaucoup fait penser à la BD muette de Shaun Tan, Là où vont nos pères, qui illustre l’émigration d’un père dans un pays tout neuf. Tandis que la première raconte un vécu partagé via son récit personnel, le second a déterritorialisé son histoire et passe par les symboles pour, au final, raconter celle de beaucoup d’immigrant.es. À toi qui a aimé l’une ou l’autre de ces œuvres, je te recommande vivement celle des deux que tu n’as pas encore lue / écoutée !



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