Créée spécifiquement pour ce 14e Carrefour international de théâtre, opposé masculin des Reines, autre pièce du festival dans laquelle six femmes étaient dirigées par un homme, Danse de garçons donne dans la danse-théâtre, art mitoyen qui puise tant dans l’un que dans l’autre.

7 hommes et une femme

Créée spécifiquement pour ce 14e Carrefour international de théâtre, opposé masculin des Reines, autre pièce du festival dans laquelle six femmes étaient dirigées par un homme, Danse de garçons donne dans la danse-théâtre, art mitoyen qui puise tant dans l’un que dans l’autre. 

Cyril Schreiber

Mosaïque de la masculinité d’aujourd’hui, Danse de garçons met en scène sept acteurs qui n’ont aucune notion ou technique, en danse, sauf le premier : Fabien Piché, Charles-Étienne Beaulne, Jean-Michel Girouard, Éliot Laprise, Jocelyn Paré, Jocelyn Pelletier et Lucien Ratio dansent des « tableaux » sous la direction de Karine Ledoyen, grande chorégraphe de Québec, et de Daniel Danis, conseiller artistique, qui a eu la bonne idée d’insérer des planches de bois, accessoire, mais accessoire vital, relativement tard dans le processus, pour qu’il ne contamine pas la base même du projet.

Pas ou peu de mots dans Danse de garçons : tout passe par le langage du corps. Les sept comédiens livrent une performance à couper le souffle, s’investissant à 100 % dans toutes sortes de mouvements évidemment chorégraphiés et contrôlés, mais qui ont connu un perfectionnement en laboratoires.

La « pièce » – on ne sait plus trop comment appeler cet objet, ce spectacle mélangeant les deux genres – alterne entre scènes collectives souvent humoristiques, très éclairées, et solos plus intimistes, plus dramatiques. On préférera ces derniers, où la musique angoissante de Jean-Michel Dumas et la superbe lumière de Sonoyo Nishikawa contribuent à de beaux moments poétiques et métaphoriques, aux premières, qui ont tendance à offrir tout ce que la danse peut avoir de repoussant pour le non-spécialiste : une accumulation de gestes, de mouvements, durant lesquels le spectateur ne sait plus où regarder, où accrocher son attention.

Imparfaite, Danse de garçons a en tout cas le mérite de décloisonner les formes d’art et lancer une perche, faire un pont entre le monde de la danse et celui du théâtre – un mariage pas si évident que ça mais qui trouve ici un beau coup d’essai, avec ses bons coups et ses petits travers. Nul doute que les deux autres représentations seront très courues, tout comme cette première « mondiale » l’a été.

Quoi ? Danse de garçons
Qui ? Chorégraphie : Karine Ledoyen, Conseiller artistique : Daniel Danis
Où ? Salle Multi du Complexe Méduse
Quand ? 31 mai et 1er juin, 21h

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