Photo: Courtoisie
Marie de l’Incarnation a laissé tout un héritage derrière elle. Le fil conducteur de cette pièce est les lettres qu’elle a adressées à son fils durant son périple au Québec, de 1639 jusqu’à sa mort, en 1672. L’actrice s’adresse souvent à son «cher fils» qu’elle a abandonné alors qu’il avait 12 ans, par amour pour Dieu.
Marie Tifo nous transporte du côté de Tours où elle se cloître, nous fait découvrir sa passion pour les langues amérindiennes et, du coup, nous dévoile une page d’histoire. Marie de l’Incarnation ou la déraison d’amour n’est pas une biographie, quoique beaucoup d’éléments de la vie de la religieuse y sont relatés. C’est le parcours, voire la quête d’une femme qui s’est sentie interpellée par l’au-delà.
La comédienne puise sa force dans les émotions et surtout dans les extrêmes. Elle sait autant exprimer l’extase et l’angoisse, face aux dangers de vivre en Nouvelle-France, que l’allégresse et la compassion.
La mise en scène de Lorraine Pintal est astucieuse. Rien n’est laissé au dépourvu. La scène circulaire et pivotante se transforme tantôt en bateau, tantôt en église. L’eau et le feu sont même utilisés. Le public peut ainsi saisir la difficulté de traverser l’Atlantique à l’époque.
La pièce est présentée au Trident jusqu’au 11 octobre, et une supplémentaire vient d’être ajoutée pour le dimanche, 5 octobre.