Il va sans dire que Babine sera le film du temps des fêtes qui réchauffera les cœurs. On y trouve un réconfort poétique, un peu comme une grosse couette en laine tricotée de féerie. Le long-
métrage de Fred Pellerin expose un humour chaleureux avec lequel nous sommes tous, à notre façon, complices.
Babine, c’est surtout québécois. Une histoire qui nous fait voyager quelque part où nous n’avions encore jamais mis les pieds. Rien ne sert de catégoriser le film. Prenons-le comme il vient; un film hors de l’ordinaire rempli de candeur.
La constance du langage imagé et les jeux de mots appropriés témoignent de la richesse du style de Fred Pellerin. De l’élevage de mouches à l’effeuillage de marguerites, tout est de l’ordre d’un imaginaire magique. Des personnages caricaturés s’ouvrent à un monde qui respire l’innocence et la naïveté. Malgré la représentation d’un autre temps, on peut y retrouver un sens actuel et contemporain dans les échanges et les attitudes.
Le travail de la conception visuelle a su créer avec brio un climat folklorique où le joual de nos anciens récolte en prime un côté poétique recherché. Vincent-Guillaume Otis, alias le Babine, possède le charme et la sensibilité nécessaires pour réussir à nous soutirer une larme ou deux durant la présentation ! Quant à René Richard Cyr, dans le rôle de l’alcoolique artiste du capillaire, il demeure jouissif d’un bout à l’autre. Malheureusement, le découpage du film en chapitres vient un peu briser l’ambiance dans lequel on tente de se plonger.