Dépendances artistiques

«Nous voulions travailler sur les effets secondaires des médicaments, des traitements, extrapoler les effets secondaires des drogues douces ou fortes, mais de manière très imagée», précise d’entrée de jeu Céline Marcotte, directrice de Folie/Culture, un organisme culturel qui prône des thèmes de création toujours liés à la santé mentale.

Pour mettre sur pieds Les effets secondaires de…, Céline Marcotte est partie à la recherche des «propositions les plus intéressantes par rapport à la thématique, avance-elle. On voulait s’interroger, faire réfléchir sur une question de société. Parce que ce qu’on fait n’est jamais innocent, il y a toujours des effets secondaires». C’est ainsi que les sept projets, exploitant tantôt l’inconscience, l’envie de devenir quelqu’un d’autre, la sédentarité ou alors la dépendance à la nicotine, ont été sélectionnés.

«Travailolique» 
Parmi eux, l’installation de Carole Baillargeon, un projet extérieur dénonçant la dépendance au travail qui, selon elle, peut être aussi forte que l’alcoolisme. «Carole a fait une installation sur les poteaux de téléphone situés sur le trajet qu’elle fait tous les jours pour aller travailler», explique Céline Marcotte.

Jean-Claude St-Hilaire offre pour sa part L’inconscience rend aveugle, une expérimentation découlant de ses deux jours à déambuler dans les rues de Québec, sans pouvoir voir. «Jean-Claude s’est promené, les yeux bandés, accompagné de quelqu’un qui prenait entre autres des photos de ce qui se passait, avance Mme Marcotte. Il a demandé aux gens de l’aider à traverser les rues, de lui faire des dessins, il a discuté avec eux et il fait une installation de cette expérience au lieu central».

Le lieu central, situé au 46 rue Saint-Vallier Ouest, regroupera deux autres projets de l’exposition en plus de celui de Jean-Claude St-Hilaire. Julie Favreau y présentera une installation-
vidéo-performance qui explore la nécessité de toujours être hors de soi, et Mathieu Lacroix offre L’emprise de la racine, une installation qui porte sur les effets néfastes de la sédentarité. Les autres projets se répartissent entre la vitrine du Tanya Textiles, où Karen Grenier dénonce les achats compulsifs, au cinéma Le Clap, qui accueillera une vidéo sur la dépendance à la nicotine, et dans la rue, pour le projet de Carole Baillargeon cité plus haut. Le tout restera en place jusqu’au
19 octobre.

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