Ainsi, cet automne, l’étiquette P572 offre sa troisième compilation comportant au total 15 pistes toutes tirées de sa nouvelle cuvée 2007-2008. Allant du folk-rock éclectique de Jane Ehrhardt, en passant par l’électro–ambiant de Dany Vohl et d’Uberko, ou le néo-classique de (swedish) Death Polka; on se retrouve illico propulsés dans un univers original et extravagant. Bien sûr, cette collection hétérogène n’en reste pas moins qu’une pléthore d’artistes en effervescence. Donc, cet assemblage novateur s’adresse particulièrement aux oreilles fines, aux mélomanes avertis ou aux curieux sans prétention, car parfois la pilule est dure à avaler.
Parallèlement, la maison de production propose, dans sa cuvée automnale, le premier ouvrage de Keith Kouna – ancien chanteur des Goules – constitué d’un best of de ses chansons 1995-2000. Ce musicien, connu pour son timbre dissonant, voire nasillard, et ses textes belliqueux, revient sur Les années monsieur autrement plus sage. Ainsi, Keith Kouna orchestre un folk-country mélancolique sur «L’or» et «Rue Richard» au son d’un vibraphone planant. En outre, une toute nouvelle direction artistique éclot pour cet auteur-compositeur-interprète. Toutefois, elle reste immature pour l’instant étant donné le mélange des styles. On s’y perd dans ce gribouillage sonore. Néanmoins, ce personnage rocambolesque promet un avenir davantage sobre laissant derrière lui son passé avec les Goule
Par ailleurs, Pascal Asselin, alias Millimetrik, revient en force cette année avec Keys_ep, un EP de sept morceaux d’électro-
ambiant-acoustique très inspiré produit par Chat Blanc Records. Sans relâche, Millimetrik articule encore une fois sa pensée créatrice en utilisant des sonorités synthétiques à la manière d’Herbert, de DJ Shadow et d’Amon Tobin. Une œuvre savoureuse à déguster armé d’un casque d’écoute pour apprécier, par exemple, toutes les subtilités sonores de «Pop-éponge» et «Pascaline Knight remix». Bref, ce mini-album aérien pourvu de quatre reprises arrangées habilement par Jérôme Minière, Ultrafesten, The Giligans et My Empty Screen détonne dans le paysage musical québécois.