Les expositions qu’il préparait jusqu’à présent étaient celles des autres. En travaillant au Bureau d’accueil et d’animation, c’est au service de ses collègues artistes qu’Alexandre Demers mettait son talent. Aujourd’hui, c’est sur son propre travail qu’il se concentre.
À seulement 22 ans, l’étudiant a déjà un solide passé artistique. Après ses études collégiales en arts plastiques, Alexandre
Demers a intégré l’université dans la même filière et est désormais sur le point de terminer (avec brio) son baccalauréat. En s’apprêtant à présenter sa première exposition individuelle, Une présence si absente…, n’a-t-il pas trouvé le meilleur moyen d’achever quatre ans d’études artistiques à Laval ?
Jamais l’étudiant n’a eu besoin de choisir entre les cahiers et les pinceaux : son baccalauréat lui a permis de concilier aisément ses études et son activité artistique. Les compétences des professeurs y sont pour beaucoup : «Ils ont une pratique maîtrisée qu’ils nous transmettent. Ils nous disent comment ça fonctionne dans le monde professionnel», souligne Alexandre Demers. L’art, qui pour lui est un «monde ouvert», ne doit pas seulement se vivre dans les ateliers. Il doit être offert à un public, indispensable à l’amélioration de l’artiste. «J’ai besoin des commentaires, des critiques de ceux qui voient mes œuvres», déclare le jeune homme. Pour cela donc, pas d’autre choix pour l’étudiant lavallois que d’oser exposer son travail et espérer que le public réponde présent. Jouant la carte du «paradoxe» et de «l’ambiguïté» (termes qu’il emploie pour définir son travail), Alexandre veut surprendre ceux qui assisteront à son exposition. S’excusant presque d’avoir choisi un titre «un peu nébuleux» à son travail, il explique son choix par sa volonté de voir son public se questionner à propos de ses œuvres, et espère évoluer grâce aux conseils et aux avis extérieurs.
La maturité d’Alexandre est étonnante. Il sait ce qu’il veut devenir : un «professeur au cégep en arts visuels tout en se gardant du temps pour exposer». Et il sait pourquoi : «J’aime l’art pour les émotions ou les pensées qu’il procure et qui nous permettent d’en sortir grandis».
Il est conscient que la voie professionnelle qu’il a choisi de suivre est loin d’être aisée, que le domaine artistique requiert énormément de travail pour se perfectionner sans cesse et se démarquer des autres. Mais, de son propre aveu, animé du «besoin de créer», Alexandre connaît les moyens qui lui permettent d’évoluer : «Par le travail, les conseils et les avis extérieurs, un artiste peut sans cesse s’améliorer».
Amateurs d’art, vous voilà prévenus : la présence d’Alexandre Demers dans le monde artistique ne semble pas si absente…