L’humilité derrière le personnage

 

C’est 60 000 billets du dernier spectacle de Jean-Thomas Jobin, en 160

représentations, qui ont trouvé preneur. L’intégrale est désormais disponible

sur DVD.

Photo: françois-xavier boulanger-nadeau

Au cours des trois dernières années, Jean-Thomas Jobin a donné près de 160 représentations de son spectacle. Malgré tout, il soutient qu’il n’était pas las de le faire : «On dirait que les gens te le font vivre pour la première fois en même temps qu’eux. Ça te permet de redécouvrir ton show, c’est bizarre… mais c’est un peu ça qui se passe».

 

Si, en 2005, l’humoriste s’étonnait de constater l’écoulement des billets -et même si sa popularité a augmenté de façon significative depuis-, il insiste pour dire que «même encore aujourd’hui, ça me surprend qu’autant de gens soient venus me voir et ça me fait très plaisir». Visiblement touché, il ajoute que «c’est peut-être juste parce que je me faisais beaucoup dire que j’avais un style d’humour un peu hermétique que je m’étais fait des attentes… pas nécessairement si basses que ça, mais c’est juste que je ne m’étais pas fait d’attente».

Son succès, il se l’explique bien modestement. «Je pense que certains m’ont aimé dès le début, d’autres pas du tout et c’est bien correct, alors que d’autres tranquillement pas vite m’ont apprivoisé, ont fini par comprendre la démarche, genre: ?Ok, c’est ça qu’il veut dire, ce con?… Et le bouche à oreille a dû servir un peu», confie l’humoriste.

Un humour quotidien
Lorsqu’on lui fait la remarque qu’il apporte quelque chose de différent dans le paysage humoristique québécois, Jean-Thomas Jobin précise que ce n’était pas un choix délibéré, mais plutôt une façon d’écrire proche de son «mode de pensée au quotidien», allant même jusqu’à déclarer que «c’est plus le style d’humour qui m’a choisi que moi qui ai choisi le style. En ce sens-là, je n’ai pas de mérite».

Mais il ne décortique quand même pas tout de sa vie quotidienne. «Je suis en mode absurde souvent avec mes amis, mais pas autant que mon personnage de scène, c’est sûr… Quand j’écris, je mets mon cerveau à OFF ou trop à ON, je ne sais pas trop (rires)», dit-il.

I want to pogne?
Concernant ses projets futurs, Jean-Thomas Jobin confie qu’il serait curieux de voir comment son humour pourrait être reçu aux États-Unis où le public est, selon lui, davantage habitué «à des stand-ups classiques qui s’adressent au public au ?je?, sans utiliser de personnage».

Si cette idée l’habite depuis quelques années déjà, il aimerait, l’été prochain, essayer de faire un numéro à Just For Laughs, à Montréal, ou au volet anglophone du Grand Rire à Québec, de façon à vérifier comment ce serait accueilli et s’il a de l’aisance sur scène en anglais.

D’ici là, vous pourrez vous régaler du DVD en version originale française de son tout dernier spectacle, disponible sur les tablettes depuis le 2 septembre.
 

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