La tuerie de la Polytechnique sur scène

Gaétan Rancourt qualifie cette oeuvre de «pièce choc, intense, mais touchante, qui ne laissera personne indifférent». L’Anorak, du montréalais Adam Kelley, mise en scène pour la toute première fois en français, présente l’assassin, Marc Lépine, qui livre sa vie, de son enfance jusqu’à la toute fin, sans toutefois glisser dans le portrait hommage. «On a pas l’intention de le glorifier, mais de mettre l’accent sur sa détresse», insiste le comédien.

Gaétan Rancourt affirme que le spectateur sera plongé dans un univers intimiste, sans lourdeur. «Le public ne se sentira pas menacé et le sensationnalisme y sera inexistant», précise-t-il. L’Anorak reste-elle une pièce actuelle? «Malgré que cela fait 19 ans que ces gestes ont été commis, il y a encore de tels gestes aujourd’hui», répond l’homme de théâtre. Il avance de plus qu’il n’a pas la prétention d’expliquer les gestes de Marc Lépine, mais bien d’amener le spectateur à se poser des questions.

Comédien et… avocat?
Étudiant en administration, Gaétan Rancourt a d’abord fait un baccalauréat en droit, afin de poursuivre une carrière d’avocat. Il est toutefois possible d’être quelque peu perplexe: avocat et… comédien? Le jeune homme confie qu’il n’y a peut-être pas une si grande différence entre le droit et le théâtre, la preuve étant le célèbre Rémi Girard, qui a commencé des études de droit et qui a aussi fait partie de la troupe de théâtre Les Treize.

C’est en 1999 que Gaétan Rancourt débute au théâtre avec la troupe de la Faculté de droit. Depuis maintenant trois ans, il est directeur des Productions du Vice Caché, qui rassemble des étudiants de différents domaines. «Le théâtre représente une partie de moi. Il permet de m’accomplir dans une autre sphère de ma vie», lance-t-il.

Le jeu d’acteur est un divertissement plutôt qu’un métier pour Gaétan Rancourt, qui admet qu’il n’aurait pas le courage de tout recommencer à zéro, avec tout le stress qu’implique le métier d’acteur. Faire partie des Productions du Vice Caché semble être un réel cadeau pour l’avocat. «On dirige nos propres projets, ce qui n’est pas toujours le cas d’un acteur qui ne pratique que ce métier», conclut-il.

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