Le vent Karkwa

Pour présenter son troisième opus, sorti au printemps dernier, Karkwa avait envie d’un spectacle de peu de mots, laissant toute la place aux mélodies. «Il y a plus d’ambiance entre les tounes et des intermèdes musicaux qui font le lien entre les chansons. C’est un spectacle où il n’y a pas trop de temps morts», affirme d’entrée de jeu Stéphane Bergeron, le batteur de la formation. Une belle occasion d’entendre live les pièces de Volume du Vent et de se plonger dans l’atmosphère karkwaienne, où la musique envahit l’espace pour créer une ambiance planante, quasi hypnotique. D’autant que la soirée devrait être lancée en force par le band de Québec Who are you, qui assurera la première partie.

Succès commercial
Alors que Le pensionnat des établis (2003) laissait envisager un avenir prometteur et que Les tremblements s’immobilisent (2005) ont apporté une reconnaissance certaine à la formation, Le Volume du Vent (2008) permet à Karkwa de s’affirmer comme l’un des groupes phares du paysage musical québécois.

Reconnaissance des pairs
Récipiendaire de trois Panaches au dernier Gala de l’alternative musiacle indépendante du Québec (GAMIQ) et de quatre Félix au gala de l’ADISQ, dont celui du groupe de l’année, la formation est-elle maintenant considérée comme «populaire» ou trouve-t-elle encore sa place dans les réseaux indépendants? «On est un peu au milieu de tout. C’est comme si on était pris entre les deux. En même temps, on ne se plaint pas, on est privilégié là-dessus. C’est pas parce que t’es au GAMIQ que tu peux pas être à l’ADISQ. C’est plate si on commence à mettre des limites à chaque fois qu’un band a un début de succès commercial. La limite, ça devrait être la musique, that’s it», commente le batteur du groupe.

Chez les cousins
La tournée du Volume du Vent se promènera un peu partout au Québec cet hiver, puis au printemps, Karkwa prendra la direction de la France. Un sol que le groupe a déjà foulé à quelques reprises, mais qu’il souhaite explorer plus sérieusement.

D’autant que les projets semblent de plus en plus concrets pour la formation de l’autre côté de l’Atlantique. «On a signé avec une compagnie de disques là-bas et l’album [Le Volume du Vent] sort en mars en France. On devrait passer une partie de l’été là-bas, on va voir ce que ça va donner», explique Stéphane Bergeron. Des festivals et des premières parties surtout sont prévus pour l’instant, mais les cousins français démontrent déjà de l’intérêt pour le quintette. «Les tremblements [le deuxième album] est sorti et la réaction est très bonne», précise Bergeron. 

Un nouvel opus?
Avec tous les projets du groupe – dont une possible reprise de la performance Karkwatson vers la fin de l’été prochain – et les collaborations extérieures des membres de Karkwa, Louis-Jean Cormier et François Lafontaine surtout, on se demande si les gars ont la tête à la création. «On a tout le temps de l’avance là-dessus! Vu qu’on a déjà des chansons, on aimerait ça sortir [un disque] assez vite. On n’a plus envie de sortir un album aux trois, quatre ans», lance le batteur. La troupe envisage même de commencer à enregistrer cet hiver, si elle trouve le temps.

En ce joyeux temps des fêtes, à la recherche de quelque chose à vous mettre sous le sapin (et éventuellement dans le iPod)? Karkwa suggère l’album de Bon Iver, un musicien du Wisconsin, For Emma, Forever Ago. À découvrir!

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