Rebelle sans sa mère

 

Daniel Brière et Suzanne Clément campent les parents du petit Léon Doré.

Au centre, Catherine Faucher, qui plonge dans la peau de la petite Léa,

amie du protagoniste

Photo: françois-xavier boulanger-nadeau

Le film reposant presque entièrement sur le rôle d’un enfant de dix ans, Philippe Falardeau a décidé d’avoir recours à une agence d’artistes. «De 80 petits gars, c’est Antoine L’Écuyer que j’ai choisi, à cause de ce que son regard dégageait. C’est le regard de Léon, me suis-je dit quand je l’ai vu», raconte-t-il. Il en a été de même pour l’autre rôle d’enfant important, celui de Léa, alter ego féminin de Léon. «Les deux vivent une relation amour-haine. Quand la mère de Léon part, Léa la remplace, alors qu’il l’envoyait chier avant», commente le réalisateur.

 

À propos de Léon, Falardeau explique que tout réside dans sa pulsion première à ne pas faire comme les autres. «Il ne peut pas être normal parce qu’il n’assume ni son identité ni sa vie. À la fin, c’est avec une vision mégalomane des choses qu’il agit.»

Écrit d’abord à temps perdu pendant la production de Congorama, le scénario est issu de deux livres de Bruno Hébert. «Bruno et moi sommes devenus amis, confie Falardeau. Il m’a laissé carte blanche. J’ai modifié la fin, parce que rendu là, on se rendait compte que Léon était en fait dans un hôpital psychiatrique. Je n’avais pas envie que le spectateur ait l’impression que toute l’histoire n’avait été qu’une sorte de rêve délirant.»

Watson au son
Concernant la musique, c’est à Patrick Watson qu’est revenue la tâche de la composer. «Avoir de la musique d’époque ne m’intéressait pas. Je connais Patrick depuis cinq ou six ans et je voulais que ce soit lui qui fasse ma musique.» Si la musique n’est pas d’époque, c’est néanmoins à un traitement chimique que toutes les copies du film ont été soumises afin que l’image soit plus contrastée et saturée et fasse un peu «vieille». «Ce n’est pas vraiment orthodoxe comment moyen de faire, mais c’est le look que je désirais», révèle le réalisateur.

Film ramenant à une époque où les choses semblaient plus simples, C’est pas moi, je le jure ! s’inscrit dans l’actuelle vague de films «mémoires». Histoire sur la séparation de parents et des conséquences sur les enfants, il fait réfléchir. Après Congorama, il sera intéressant de voir quel accueil le public lui réservera.

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