Si le nom de l’auteur semble familier, c’est que sa signature se retrouve depuis six ans au Journal de Montréal. Cinq caricatures par semaine depuis, il confie : «Je ne sens pas que je travaille, je m’amuse !» Passant de la critique de la société à la naïveté des enfants, en prenant soin de faire un grand détour par la politique, le caricaturiste exploite tout ce qui concerne l’actualité et qui vise «monsieur et madame Tout-le-monde».
D’un humour parfois désopilant à d’autres fois plus grinçant, le dessinateur sait reconnaître l’absurdité dans les nouvelles et ne se gêne surtout pas pour la dévoiler. Il «essaye d’illustrer le gros bon sens, ce qui n’a pas d’allure», confie-t-il. Beaudet tente toutefois d’être le plus neutre possible, surtout en politique où celui-ci avoue qu’il «niaise tous les politiciens, certains [le] dégouttent, donc [il] doit se calmer sinon ça serait horrible!» Et aucune censure de la part du Journal de Montréal, au contraire, il se fixe lui-même certaines limites en s’autocensurant, afin de rester dans le bon goût.
Son recueil est bien garni en ce qui a trait à la politique. Beaudet a su exploiter le sujet et n’y va pas de main morte avec les politiciens. Quand on lui fait la remarque, il ajoute que «cette année, il y a eu trois élections, donc beaucoup de choses à en dire, une grosse année politique; une année plate… Non! C’est une farce!» Comme quoi l’humour ne se trouve pas seulement dans ses caricatures.