Surabondance artistique ?

Avant même d’avoir entamé la visite, plusieurs liens sont à faire avec le titre de l’exposition. «L’art se consomme. Nous sommes 7000 nouveaux artistes en moyenne qui sont formés au Québec. C’est là aussi une surabondance à remarquer», explique Catherine Mc Innis, l’une des exposantes, qui s’entoure pour le projet de Stéphanie Gagné-Dumont, Marie-Ève Labbé, Frédérique Laliberté et Sarah L’Hérault. Le thème qui alimente les œuvres réfère à la consommation au sens propre, non pas seulement au sens culinaire. «La nourriture n’est qu’un prétexte pour faire passer un certain message. Nous ne voulons pas non plus que ça tombe dans la dénonciation où le spectateur se sentirait mal à l’aise. Loin de là», lance Frédérique Laliberté.

Le milieu artistique au Québec étant très rude, les filles se disent terre-à-terre au sujet de leur avenir. «Nous sommes toutes enlignées sur quelque chose à la sortie de nos études. Nous savons les étapes qu’il faut faire pour arriver à ce que nous voulons faire. Nous sommes conscientes et réalistes», poursuit Frédérique Laliberté.

Avenir frileux
Bien qu’elles espèrent en leur fort intérieur pouvoir vivre de leur art, elles sont très lucides sur les possibilités du milieu. «Il y a environ quatre artistes au Québec qui vivent de ce qu’ils vendent!» lance Sarah L’Hérault. «Et, parmi ces quatre artistes, un et demi de ceux-là prostitue son art. Il fait des choses ultra commerciales qui ne ressent pas nécessairement», ajoute Catherine Mc Innis. Une position sociale plutôt controversée dans le milieu artistique, que partagent les femmes.

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