Techno grec contemporain

«C’est la forme du théâtre qui m’intéressait beaucoup», explique d’entrée de jeu la jeune metteure en scène, au sujet des motivations qui l’ont poussée à sélectionner cette tragédie grecque en tant que première réalisation. «La pièce contient des gros thèmes intenses, suscite des émotions à l’état brut et beaucoup d’images, poursuit-elle. C’est quand même l’histoire d’une mère qui tue son fils, ça ne va pas bien!»

Pour mettre sa création sur pied, Odré Simard s’est entourée d’une «équipe merveilleuse» de 16 comédiens, de 5 personnes à la production et d’une chorégraphe contemporaine, Karine Chiasson, qui a plus de 20 ans d’expérience dans le domaine. «La démarche artistique est très portée sur le corporel, avance Odré Simard. Karine agit un peu à titre d’assistante à la mise en scène. Elle jette un œil sur le travail physique des acteurs.» 

Dans la pièce originale, les bacchantes, ces femmes à la limite du tribal qui vivent en forêt et qui, entrainées par Dyonisos, détruiront tout sur leur passage, ne sont pas exposées. «Tout est dit, rien n’est montré, explique la chorégraphe. Là, avec la danse contemporaine, on a essayé de poétiser leurs actions.»

Pour y parvenir, Karine Chiasson, d’ailleurs diplômée en théâtre à l’Université Laval, a travaillé avec six comédiens-
danseurs, dont deux n’avaient jamais confronté le rythme et la musique. Le défi est de taille, mais relevé grâce à l’interaction entre les danseurs et la chorégraphe. «Les bacchantes ont un instinct primaire. Elles vivent avec les pulsions, elles n’écoutent plus leur raison, explique-t-elle. Avec la danse, on tombe dans le symbolique. Ce n’est pas comme si on avait monté Casse-Noisette!»
Et le tout se chorégraphie sur de la musique techno. Oui, vous avez bien lu. Techno. «On fait toujours le saut quand on entend ça!», s’esclaffe Odré Simard. Si l’on en croit ses paroles, le style de musique collerait assez bien à la mise en scène. «Il ne faut pas penser que c’est la musique qu’on entend dans les bars, complète son acolyte. C’est une musique rythmée, créative et qui a énormément inspiré la chorégraphie.»

Vous êtes sceptiques? Allez vérifier par vous-mêmes du 11 au
15 mars à l’Amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins.

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