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À la découverte du centre PHI

Envie de passer un week-end culturel à Montréal ? On vous propose de faire un premier arrêt dans une galerie d’art. En plein cœur de la ville, là où les touristes affluent et où les ruelles pavées du Vieux-Port se déploient, se trouve le Centre PHI, derrière une façade loin d’être extravagante. Seul.es les connaisseur.euses et esthètes semblent connaître l’existence de cet endroit : très peu de gens se pressent à l’intérieur, nous avons l’espace presque pour nous seules. 

Par Camille Sainson et Paula Casillas Sánchez, journalistes

Broken Spectre au Centre PHI © Julien Grimard

On débute notre visite par l’exposition Broken Spectre de l’artiste Richard Mosse avec ses grandes photographies et son installation vidéo de 75 minutes. À travers trois échelles différentes – microscopique, interpersonnelle et colossale – nous explorons les ravages de la déforestation en Amazonie. L’artiste utilise plusieurs technologies pour faire ressortir certains aspects de ses images que l’on ne verrait pas à l’œil nu, permettant ainsi de questionner notre propre perception, le rôle des médias et leur influence. Pour le niveau microscopique, il choisit d’éclairer son sujet avec de la lumière ultraviolette, qui fait ressortir toute la biodiversité contenue sur quelques centimètres carrés. Au niveau de l’échelle humaine, Mosse préfère le film infrarouge noir et blanc de 35mm en référence aux films historiques. Enfin, pour ses prises de vue aériennes, il utilise une caméra multispectrale en référence aux prises de vue satellites. Alors que le Centre PHI se veut à « l’intersection de l’art, du cinéma, de la musique, du design et de la technologie », c’est tout à fait dans ce carrefour artistique que se positionne l’œuvre de Mosse qui vient mettre en lumière la déforestation d’une manière tout à fait innovante. On aimerait seulement qu’il y ait plus de photographies à observer – ou à la limite que celles déjà présentes soient mieux éclairées, le reflet des projecteurs sur le verre ne permettant pas de leur rendre pleinement justice.

Broken Spectre au Centre PHI © Julien Grimard

Ensuite, le Centre PHI nous propose une nouvelle salle d’écoute immersive , Habitat Sonore, dans laquelle chaque deux semaines de nouveaux albums mixés et des pièces originales d’artistes locaux et internationaux sont présentées au grand public. Cet espace d’écoute intime est conçu pour accueillir jusqu’à dix personnes dans une petite salle noire insonorisée, équipée de 16 haut-parleurs, 3 par mur et 4 au plafond, et décorée avec plantes suspendues et fauteuils en mousse pour se poser tranquillement.

Samedi 11, ce fut le dernier jour pour assister à l’expérience Habitat Sonore Daft Punk. Afin de pouvoir profiter d’un confort sensoriel et sonore, il est recommandé d’arriver quinze minutes en avance pour pouvoir bien s’installer et se fondre dans la pièce. La session débute par une entrevue de 15 minutes du duo légendaire formé de Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homen-Christo, suivi d’une écoute immersive de 66 minutes de l’album. Vers la fin, on nous propose une nouvelle palette sonore de nombreux.euses artistes montréalais.es, parmi lesquel.les on retrouve des sons comme  « Te revoir » de Waahli, « Lord Have Mercy » de Gayance, Judith Little D & Raveen et « Le feu » de Bibi Club.

La prochaine expérience sonore aura lieu du 17 au 31 août, pour célébrer les 25 ans du festival de musique électronique MUTEK. Ne manquez pas de vous procurer votre place ! Pour plus d’informations, visitez le site https://phi.ca/fr/evenements/habitat-sonore-mutek-25/#habitat-sonore.

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