Le vernissage du traditionnel Banc d’essai se tenait à la Galerie des arts visuels de l’Université Laval, le 14 janvier dernier. Joignant l’illusion au réalisme et à l’art abstrait, les œuvres de quatre étudiantes au baccalauréat en arts visuels ont attiré plusieurs observateurs.
Cette année, c’est sous le signe de la variété artistique qu’ont été présentées les œuvres de Rosalie Gamache, Florence Morissette, Angela Eve Marsh et Andréanne Perron. Celles-ci ont d’ailleurs toutes été sélectionnées sur la base de « la qualité de leur travail, de leur recherche et de leur création », explique Lisanne Nadeau, directrice de la galerie.
La mission, le fil conducteur
Le Banc d’essai, c’est d’abord un espace conçu pour donner la chance aux artistes de vivre un contact concret avec le public. « On souhaite donner l’opportunité à ces étudiants qui se distinguent d’une première exposition publique », indique la directrice.
Outre cette visibilité, l’organisation constitue un mentorat unique pour toute la communauté artistique de l’Université Laval. « Notre rôle se traduit, entre autres, par du coaching, mais aussi par un encouragement envers leur œuvre et un soutien concret pour la relève », résume-t-elle.
Plusieurs œuvres, plusieurs styles
Revenue de ses études dans l’Ouest canadien, Florence Morissette expose un travail émotif au Banc d’essai. « J’ai voulu présenter plusieurs univers distincts, chacun sous des supports tragiques et des couleurs pâles, afin d’illustrer la fragilité et la sensibilité de l’individu », explique-t-elle. Modeste, l’étudiante se voit encore dans une phase d’exploration de soi et de ses médiums qu’elle expérimente progressivement. « Actuellement, mon œuvre est surtout picturale, mais j’essaie de verser dans le sculptural, de plus en plus », conclut-elle.
Après des études à Toronto, Angela Eve Marsh complète maintenant sa formation en arts visuels à l’Université Laval. Elle produit, à travers ses dessins, une œuvre imprégnée de la nature et du corps féminin. Au Banc d’essai, son oeuvre « illustre la présence du lien entre l’individu et la nature qui, de nos jours, est perdu dans l’imaginaire collectif », selon la jeune mère. Au style détaillé, l’Ontarienne d’origine situe son art, avec humour, « entre le réalisme et l’abstrait, puis entre l’espace et le détail ».
De retour d’une formation à Florence, Rosalie Gamache offre l’exposition Sfumato dans laquelle elle présente plusieurs œuvres à la Maison Mercier de Montréal. Celles-ci témoignent de son expérience florentine et de la tradition des beaux-arts. «Sfumato s’agissait d’un témoignage de mon séjour là-bas, mais aussi d’une réflexion sur la tradition et sur ce qui m’a plu de l’Italie », résume la jeune artiste. Pourtant, au Banc d’essai, son œuvre se distingue radicalement des mœurs traditionnelles. « À travers des toiles comme Peinture morte, j’essaie plutôt de montrer une rencontre entre l’expressionnisme abstrait et l’illusion du réel », conclut-elle.
De son côté, pour cette édition du Banc d’essai, Andréanne Perron fait dans l’assemblage de rebus inutilisés et insoupçonnés. La jeune femme produit une narration entre ces objets laissés ici et là, ce qui laisse une grande liberté d’interprétation à l’observateur. « Avec des matériaux recyclés, donnés ou trouvés, je crée des univers dans lesquels des éléments issus de systèmes différents se retrouvent et orchestrent de surprenants dialogues », décrit-elle. Près des rebus, on aperçoit une petite boîte blanche, sur laquelle il est inscrit Prenez votre opinion. « Elle est là pour fournir une vision à l’observateur indécis », précise Mme Perron.
Avis aux plus curieux, le Banc d’essai exposera ses œuvres jusqu’au 7 février, au 295, boulevard Charest Est, à l’Édifice de la Fabrique.