Capsule historique : Les étudiants de Laval boycottent le tramway

Mécontents du service de transports en commun, les étudiants de l’Université Laval appellent à leur boycott… en 1933. La décision est prise lors d’une assemblée réunissant une centaine d’étudiants le 31 octobre.

Des années avant le débat autour du laissez-passer universel, c’est le prix élevé des billets qui est au cœur de cette grogne étudiante. À ce moment, cela fait déjà quelques années qu’ils réclament en vain des réductions à la compagnie de tramway. Ils espèrent aussi voir la création d’un tarif étudiant, plus avantageux, sans obtenir plus de succès.

L’inquiétude monte alors que plusieurs d’entre eux joueront dans la ligue de hockey Railway Paper à l’hiver. Ils savent que les coûts des déplacements vers l’aréna du parc Victoria seront élevés. Ils décident alors «de ne faire leurs déplacements à l’avenir, soit à pied, soit en taxi, peut-on lire dans un article du quotidien L’Action catholique du 2 novembre 1933. Déjà, des arrangements ont été pris avec plusieurs compagnies de taxis, nous dit-on, au prix de vingt-cinq sous du voyage. »

Au cours de cette assemblée, les étudiants lavallois décrètent aussi la tenue éventuelle d’« une grande parade de protestations contre la compagnie de tramways ».

À l’époque, le tramway est le principal moyen de transports en commun de la Ville de Québec. Depuis l’électrification du réseau en 1897, les lignes rallient la haute et la Basse-Ville, du Château Frontenac à l’avenue des Érables en passant le rue Saint-Jean et la Grande Allée. Avec les années, les quartiers de Sillery et Beauport sont intégrés au réseau. À la fin des années 1930, les autobus gagnent en popularité et finissent par évincer le tramway de la ville en 1948.

Auteur / autrice

  • Kim Chabot

    Journaliste culturelle dans l’âme et historienne de formation, Kim est passionnée par la littérature, les arts visuels et le théâtre. Elle aime découvrir de tout, des grands classiques aux projets artistiques de la relève. Pour elle, les scènes de l’Université Laval et de la Ville de Québec sont des gros terrains de jeux aux possibilités infinies. Elle nourrit aussi un grand amour pour la langue française, au grand dam de ceux qu’elle reprend inlassablement pour des « si j’aurais ».

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