Qui était Maurice Pollack ?
Avant le pavillon de services, il y eut un jeune Russe de 17 ans qui posa ses valises à Québec en 1902. Ne parlant ni français ni anglais, Maurice Pollack réussit tout de même à se faire connaître dans la Capitale en tant que marchand itinérant. En 1906, il ouvre un magasin de vêtements pour homme sur la rue Saint-Joseph. Le petit commerce devient l’une des principales enseignes de la ville en 1950, alors que l’homme d’affaires fait construire un magasin moderne sur le boulevard Charest, de même qu’une rampe de stationnements. Si l’immeuble n’affiche plus le patronyme de son fondateur, la rampe située devant l’ancien Cinéplex Odéon, elle, est toujours visible.
Dans les années 1930, Maurice Pollack se retrouve au cœur d’une campagne de boycott. La crise économique voit déferler sur le Québec une vague d’antisémitisme qui n’épargne pas la ville fondée par Samuel de Champlain. Dans un contexte économique précaire, les Juifs sont accusés de voler les emplois des Canadiens français et de détenir une trop grande part de l’industrie et du commerce dans les grandes villes. L’Église catholique mène une campagne virulente contre les Juifs, interdisant aux catholiques d’acheter dans leurs commerces. Le clergé, par la voix de 92 curés de la région de Québec, menace d’excommunion tout catholique fréquentant les établissements de Maurice Pollack.
Ses affaires florissantes le pousse, au milieu des années 1950, à donner à plusieurs œuvres caritatives. Par le truchement de sa fondation, Maurice Pollack finance plusieurs projets d’envergure à Québec, dont l’hôpital Jeffrey Hale, l’Orchestre Symphonique de Québec et le pavillon de services de l’Université Laval.