Après s’être exilé à New York, Antoine de Saint-Exupéry se pose à Québec en mai 1942. Un de ses amis de la Capitale, Charles De Koninck, organise sa venue. L’aviateur est alors invité à partager ses souvenirs de guerre lors d’une conférence au Palais Montcalm. À l’époque, l’écrivain connait une popularité sans pareil aux États-Unis comme au Québec.
La soirée se poursuit dans la demeure des De Koninck, sise au 25, rue Sainte-Geneviève dans le Vieux-Québec. Déjà à l’époque, la maison est reconnue comme un lieu d’échanges entre scientifiques, universitaires et hommes politiques. Plusieurs intellectuels s’y retrouvent donc, mais ce qui intéresse le plus le célèbre aviateur, ce sont plutôt les jeux des enfants de son ami professeur. Il leur montre entre autres divers dessins de même que des avions en papier.
L’aîné de la famille De Koninck, Thomas, est alors un petit garçon blond de 8 ans d’une grande curiosité. Il pose sans cesse des questions à l’écrivain qui finira par séjourner cinq semaines rue Sainte-Geneviève, en attente d’un visa. Comme un personnage enfantin d’un certain classique vendu à 145 millions d’exemplaires.
La ressemblance est frappante entre les deux. Toutefois, Thomas De Koninck n’est pas tout à fait le Petit Prince. Saint-Exupéry avait déjà commencé à esquisser ce personnage quelques années auparavant, mais il a avoué avoir été inspiré par le jeune garçon pour terminer ses dessins. Selon le principal intéressé, devenu depuis un influent professeur de philosophie à l’UL, le Petit Prince, ce serait plutôt Saint-Exupéry.