Avec un nom comme ça, le groupe attire l’attention à la sortie de l’album Pagan Day qui sera lancé officiellement le 11 février prochain. Un projet de plus pour la chanteuse Annie-Claude Deschênes, également à la tête de Duchess Says.
Pypy offre une musique complètement éclatée avec des styles mêlant punk et trash pop, et frôle même l’expérimental. Du début à la fin, l’album transporte dans une atmosphère survoltée, notamment par la guitare, très lourde, et ses effets de distorsion un peu partout.
Dès la première chanson, du même titre que l’album, les mélodies grinçantes et frénétiques accrochent et donnent le goût de bouger. Très loin d’un traitement du son léché, le style punk donne l’impression qu’il a été volontairement négligé. On le remarque au début de la chanson New York, qui réfère à un laboratoire d’expérimentation. La voix de la chanteuse s’enchaîne peu après, et semble avoir été travaillée elle aussi. Le chant se mêle aux cris, aux hurlements. Cette voix aérienne distincte caractérise fortement le style du groupe.
Le rythme ralentit un peu dans Molly et Daffodils, moins frénétique, ce qui permet de reprendre son souffle avant Too much cocaïne. D’ailleurs, cette chanson fait clairement référence à l’état d’esprit de son titre. C’est décousu, très rapide et franchement déroutant. Cela constitue probablement la pièce la plus « trash » de l’album.
L’ambiance garage de Pagan Day rentre au poste et en résulte une musique puissante qui donne envie de se défouler, de sauter partout. Dans les écouteurs, Pypy devient parfois hypnotisant, par les accords répétitifs et psychédéliques. Cet aspect atteint son apogée à la dernière pièce dans Ya Ya Ya – Psychedelic Overlords, avec un rythme explosif.
Avec la réputation d’Annie-Claude Deschênes, débordante d’énergie en performance live, Pypy serait, selon moi, beaucoup plus un groupe que j’irais voir en spectacle pour pouvoir profiter de l’ambiance déchaînée. Sans aucun doute, Pypy doit offrir une prestation haute en couleurs, et c’est le 14 février prochain que le public pourra le confirmer au lancement de son album au Cercle à Québec.
Soulignons aussi la magnifique pochette de l’album, une véritable œuvre d’art en soi comme en voit si peu, réalisée par l’artiste Elzo.
3/5 Ann-Julie Nadeau